Apprentissage de l’orthographe lexicale : évaluation de l’efficacité de pratiques d’enseignement auprès d’élèves francophones de la deuxième année du primaire
L’apprentissage de l’orthographe lexicale, c’est-à-dire l’orthographe des mots comme on la retrouve dans le dictionnaire, constitue un défi de taille pour les élèves francophones (Fayol et Jaffré, 2014). Les études descriptives menées auprès d’élèves québécois montrent que la plupart des erreurs d’o...
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Other Authors: | |
Language: | fra |
Published: |
2020
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Online Access: | http://hdl.handle.net/1866/23559 https://orcid.org/0000-0002-3801-2897 |
Summary: | L’apprentissage de l’orthographe lexicale, c’est-à-dire l’orthographe des mots comme on la retrouve dans le dictionnaire, constitue un défi de taille pour les élèves francophones (Fayol et Jaffré, 2014). Les études descriptives menées auprès d’élèves québécois montrent que la plupart des erreurs d’orthographe lexicale sont associées aux propriétés visuelles des mots et, plus précisément, aux phonèmes multigraphémiques (sons s’écrivant de plusieurs manières) et aux lettres muettes non porteuses de sens (Daigle, Costerg, Plisson, Ruberto et Varin, 2016 ; Plisson, Daigle et Montésinos-Gelet, 2013). Dans la présente recherche, une étude quasi expérimentale a été menée auprès de 131 élèves francophones (âge moyen : 7,5 ans) afin de définir les pratiques d’enseignement les plus efficaces pour favoriser l’apprentissage de phonèmes multigraphémiques et de lettres muettes non porteuses de sens. Deux conditions expérimentales d’enseignement ont été mises à l’essai dans quatre classes ordinaires de la deuxième année du primaire : 1) enseignement des propriétés visuelles et des propriétés sémantiques des mots (PVS, n = 43) et 2) enseignement des propriétés visuelles des mots (PV, n = 44). Deux autres classes étaient associées à la condition contrôle (C, n = 44). Dans les deux conditions expérimentales, 24 mots ont été enseignés au total. La moitié des mots a été entrainée en contexte de lecture et l’autre moitié en contexte de lecture et d’écriture. Pour évaluer les apprentissages, les participants ont réalisé une dictée de phrases trouées avant l’intervention (prétest), une semaine après l’intervention (post test immédiat) et six semaines après (post-test différé). Des analyses de variance ont été menées pour comparer les performances des élèves des différentes conditions (PVS, PV et C) avant et après l’intervention. Les résultats montrent que l’intervention offerte dans les conditions PVS et PV a mené à des gains, ce qui n’a pas été observé chez les élèves de la condition C. De plus, les gains réalisés se maintiennent plus d’un mois après la fin de l’intervention. Enfin, les résultats indiquent que l’entrainement des mots en contexte de lecture et d’écriture favorise davantage l’apprentissage que l’entrainement des mots en contexte de lecture seulement. Ces résultats amènent un éclairage intéressant au sujet des pratiques que les enseignants devraient privilégier pour favoriser l’apprentissage de l’orthographe lexicale. === Learning to spell in French is a challenge for many children (Fayol and Jaffré, 2014). Descriptive studies conducted on French-speaking children show that the majority of spelling mistakes are related to visual aspects of words and more precisely, to multigraphic phonemes (same sound written in many ways) and silent letters that do not carry meaning (Daigle, Costerg, Plisson, Ruberto & Varin, 2016 ; Plisson, Daigle & Montésinos-Gelet, 2013). In the current research, we conducted a quasi-experimental study on 131 French-speaking children (mean age: 7.5) to define the most efficient teaching contexts to learn these visual aspects. Two teaching devices were tested in four second-grade elementary school classes: 1) teaching of visual and semantic aspects of words (TVS, n = 43) and 2) teaching of only the visual aspects of words (TV, n = 44). Two other classes formed the control condition (CC, n = 44). In both teaching conditions, the same 24 words were taught. Half of these words were trained in a reading context while the other half were trained in a reading and writing context. To assess their knowledge, participants performed a gap dictation of the 24 targeted words before (pretest), one week after the intervention (immediate posttest) and six weeks after (delayed posttest). ANOVAs were conducted to compare the students’ performances between groups (TVS, TV and CC) before and after the intervention. Results showed that children who benefited from the intervention (TVS and TV) progressed further than the ones who did not (CC). Furthermore, the gains made are maintained more than one month after the end of the intervention. Finally, the results indicate that words trained in a reading and writing context are learned more effectively than words trained in a reading-only context. These results provide interesting insights into the practices that teachers should focus on to promote spelling acquisition. |
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