La caméra catalytique : du transfert d’affects du corps-filmant au corps-regardant dans les films de John Cassavetes et de Philippe Grandrieux

Cette étude a pour principal objectif d’examiner l’usage de la caméra à l’épaule dans les films de fiction Faces de John Cassavetes et La Vie nouvelle de Philippe Grandrieux. Loin d’associer la caméra portée à la vision subjective d’un personnage, ces cinéastes semblent plutôt inscrire la caméra et...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Crépeau, Marie-Ève
Other Authors: Asselin, Olivier
Language:fr
Published: 2015
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/1866/11582
Description
Summary:Cette étude a pour principal objectif d’examiner l’usage de la caméra à l’épaule dans les films de fiction Faces de John Cassavetes et La Vie nouvelle de Philippe Grandrieux. Loin d’associer la caméra portée à la vision subjective d’un personnage, ces cinéastes semblent plutôt inscrire la caméra et son tremblé comme un tiers autonome qui entre néanmoins dans la zone fictionnelle. Par la position similaire qu’ils attribuent à la caméra et par l’importance qu’ils accordent à l’improvisation au tournage, ces deux cinéastes créent une proximité entre le personnage et la caméra, qui a un impact sur l’esthétique visuelle de leurs films. De par cette esthétique affectée, l’expérience vécue par le spectateur devant le film est intensifiée. En interrogeant le processus de création, l’esthétique de la caméra à l’épaule ainsi que la réception spectatorielle, nous verrons comment un tel transfert d’affect est rendu possible par cette tripartition. Pour faire l’analyse de ce transfert affectif, phénomène causé par ce que nous pourrons appeler la caméra catalytique, nous nous appuierons sur quelques philosophies choisies. === This study has as its main goal the examination of the use of the handheld camera in the films Faces by John Cassavetes and La vie nouvelle by Philippe Grandrieux. Far from associating the handheld camera to a character’s point of view these filmmakers seem to inscribe the camera and its shake as an autonomous third person which is part of the fictional space. By the similar position these filmmakers give to the camera and by the importance they attribute to improvisation during the shoot they create a proximity between the character and the camera which has an impact on the visual aesthetic of their films; this affected aesthetic intensifies the experience felt by the audience. By examining the process of making the film, the handheld aesthetic as well as the audience response, we will see how this transfer of affect is made possible. To analyse this affective transfer, caused by what one would call the catalytic camera, we will rely on a selection of chosen philosophies.