Summary: | En milieu pédopsychiatrique, les infirmières connaissent bien le phénomène de l’automutilation des adolescentes parce qu’elles sont souvent appelées à intervenir lorsque ce type de situation survient. Cependant, puisqu’elles ont parfois une mauvaise compréhension du phénomène, des perceptions erronées et des attitudes négatives quant à celui-ci, les infirmières deviennent moins aptes à intervenir auprès de cette clientèle.
Cette étude a pour objectifs d’explorer le phénomène de l’automutilation auprès des infirmières œuvrant en milieu pédopsychiatrique et de décrire les interventions infirmières privilégiées en cas d’automutilation ainsi que les facteurs du contexte organisationnel susceptible d’avoir une influence sur la façon dont ces interventions sont prodiguées.
L’étude privilégie un devis qualitatif de type exploratoire. Plusieurs méthodes de collecte des données ont été sélectionnées pour mener à bien cette étude entre autres des entrevues auprès des participantes et une période d’observation au sein de l’unité où la recherche a eu lieu. L’analyse des verbatim selon les étapes élaborées par Tesch (1990) a permis d’identifier sept catégories d’interventions infirmières : les interventions de relation d’aide, d’accompagnement, d’évaluation, de sécurité, d’enseignement, les interventions en lien avec les émotions et les perceptions de l’automutilation ainsi que les interventions pour éviter la contamination sociale. En ce qui a trait aux facteurs ayant une influence sur ces interventions infirmières, trois catégories sont ressorties des données : la constitution de l’équipe interpersonnelle, la lourdeur des tâches de l’infirmière en pédopsychiatrie ainsi que la culture organisationnelle dans laquelle évoluent les membres de l’équipe soignante.
Les résultats qui sont issus de cette étude permettront aux infirmières de mieux comprendre le phénomène de l’automutilation chez les adolescentes. Cette étude suggère également des pistes d’interventions qui pourraient aider les infirmières œuvrant en milieu pédopsychiatrique à mieux intervenir. De plus, cette étude serait susceptible de permettre aux gestionnaires des établissements d’apporter certains ajustements notamment en ce qui a trait à l’organisation du travail et à la formation des infirmières. === Nurses in the field of child psychiatry are familiar with the phenomenon of self-harm among adolescents because, when the situation arises, they are often called upon to intervene. However, sometimes misunderstandings, misperceptions and negatives attitudes in regard to self-harm may impair their ability to work with the patients involved.
This study seeks to explore self-harm from the standpoint of nurses in child psychiatry, describe recommended nursing interventions and outline organizational-context factors that may affect the way these interventions are executed.
An exploratory qualitative research approach was adopted, and several data-gathering methods were used, including interviews with participants and a period of observation in the unit in which the study was conducted. Analysis of the verbatim records in accordance with the procedure developed by Tesch (1990) elicited seven categories of nursing interventions: helping relationships, guidance, evaluation, safety, teaching, emotions and perceptions of self-harm, and prevention of social contamination. Three categories of factors that influence these interventions also emerged: interpersonal team work, nurses’ duties in child psychiatry, and the organizational culture in which members of the care team operate.
The results of this study will help nurses better understand adolescent self-harm. The study further suggests possible approaches that might help nurses in child psychiatry improve their interventions. The findings may also make it possible for the management of institutions to bring about changes, particularly in terms of work organization and training for nurses in the field.
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