Des corps à l’ouvrage. Les inspections du ministère de la Culture face au new public management (1959-2017)

Cette thèse prend pour objet l’institutionnalisation paradoxale d’une fonction d’inspection de la culture. Alors que le contrôle de l’État sur la culture représente un tabou, cette administration a considérablement renforcé et rendu visibles ses capacités d’inspection entre 1959 (création du ministè...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Demonteil, Marion
Other Authors: Paris Sciences et Lettres
Language:fr
Published: 2019
Subjects:
320
Online Access:http://www.theses.fr/2019PSLED001
Description
Summary:Cette thèse prend pour objet l’institutionnalisation paradoxale d’une fonction d’inspection de la culture. Alors que le contrôle de l’État sur la culture représente un tabou, cette administration a considérablement renforcé et rendu visibles ses capacités d’inspection entre 1959 (création du ministère) et nos jours. Les conditions de possibilité d’un tel retournement constituent donc une énigme historique. Notre argumentation éprouve l’idée selon laquelle le contrôle de l’État sur les politiques culturelles n’a pu s’afficher et être assumé comme tel, depuis les années 2000, qu’à la condition d’être présenté comme une modalité de surveillance dépolitisée. À travers le cas de l’administration de la culture, et plus particulièrement des usages politiques de ses inspections, nous questionnons donc plus largement la dépolitisation de la décision politique. L’enquête commencée en 2013 mobilise une méthodologie mixte, qui associe étroitement méthodes qualitatives et quantitatives, au service d’une perspective diachronique embrassant la période 1950-2017. === This dissertation addresses the paradoxical institutionalization of inspectorates in the French ministry of Culture. While state control over culture is taboo, this administration has significantly strengthened and made visible its inspection capabilities between 1959 (creation of the ministry) and 2017. The conditions of possibility of such a reversal constitute a historical and sociological puzzle, that our dissertation seeks to explain. Our argument is based on the idea that state control over cultural policies managed to appear and be explicitely undertaken as such since the 2000s, provided that it is presented as a depoliticized surveillance modality. Through the case of the administration of culture, and more particularly the political uses of its inspections, we question more broadly the depoliticization of the political decision. The survey started in 2013 relies on a mixed methodology, which closely associates qualitative and quantitative methods, at the service of a diachronic perspective covering the period 1950-2017.