Summary: | La thèse met en relief la dimension cosmopolite des œuvres dramatiques de Jean Giraudoux, en tenant compte de leurs mises en scène, de l’accueil que leur a réservé la critique et du contexte théâtral de l’époque, la IIIe République durant l’entre-deux-guerres. Responsable de la promotion des échanges culturels au ministère des Affaires étrangères, germaniste et amateur averti de littérature étrangère, Giraudoux considère le théâtre comme un lieu privilégié où différentes « voix » de l’humanité peuvent se faire entendre et composer un chant universel. Cette conception ouverte de l’altérité ne l’empêchera pas de se faire le défenseur des intérêts nationaux à la tête d’un Commissariat général à l'information en 1939-1940, mais aussi de faire écho à des préjugés encore tenaces dans son milieu intellectuel, comme le révèle la lecture de ses écrits politiques. Pour la concrétiser, il se consacrera à la rénovation du langage dramatique en étroite association avec Louis Jouvet à L’Athénée. L’analyse de ses personnages et des thèmes d’actualité sociale que reflètent ses pièces montre que le dramaturge a constamment esquissé des figures de l’Autre et fait référence à des cultures étrangères, au service de sa philosophie du cosmopolitisme. L’exploitation des fonds d’archives concernant les mises en scène produites par Louis Jouvet amène ensuite à penser que le monde dramatique de Giraudoux revêt une apparence à la fois exotique et hétéroclite qui a pu troubler le public parisien. Exporté hors de France lors des tournées de la troupe de Jouvet et adapté dans des langues étrangères par ses amis lettrés, le théâtre de Giraudoux sera néanmoins apprécié et reconnu par divers publics internationaux comme une tentative bien française de représenter la diversité du monde. === The thesis highlights the cosmopolitan dimension of Jean Giraudoux’s dramatic works, taking into account their staging, critical reception and the theatrical context of the Third Republic during the interwar period. Being responsible for promoting cultural exchanges at the Ministry of Foreign Affairs, Giraudoux, who was Germanist and an enthusiast of foreign literature, considers the theatre as a privileged means to show the different ‘voices’ of humanity and compose a universal song. Certainly, as the reading of his political writings reveals, Giraudoux defended national interests as the head of General Information Commission in 1939-1940, and echoed stubborn prejudices in his intellectual milieu. But at the same time, to concretize the conception of the theatre of alterity, he devoted himself to the renovation of the dramatic language in close association with Louis Jouvet at L’Athénée. The analysis of his characters and themes shows that Giraudoux has constantly sketched figures of the Other and referred to foreign cultures to demonstrate his philosophy of cosmopolitanism. Exploiting of Louis Jouvet’s archives in the National Library of France, concerning the stages produced by Jouvet, the thesis will think that Giraudoux’s dramatic world takes on an appearance both exotic and heteroclite that could disturb the Parisian public. While, exported outside of France during the tours of Jouvet’s troupe and adapted in foreign languages by his literary friends, Giraudoux’s theatre would be appreciated and recognized by various international audiences as a French attempt to represent the diversity of the world.
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