Summary: | Quelques critiques universitaires ont été écrites sur des spectacles récents prenant pour thématique le conflit israélo-palestinien, mais il n’existe pas d’étude d’ensemble à ce sujet. Par ailleurs, depuis le début des années 2000, plusieurs recherches se sont attachées à préciser les relations qu’entretiennent le théâtre et la politique. Cette thèse vise à approfondir cette réflexion à partir des transferts culturels d’œuvres israéliennes et palestiniennes vers la France, des années 1970 à nos jours.Pour ce faire la méthodologie mise en œuvre articule historiographie du théâtre, histoire des représentations théâtrales et étude du champ de production culturelle en diachronie. Elle a permis de mettre en évidence la persistance de l’Orientalisme renforcé par le déphasage historique entre la France et Israël et l’inégal développement entre la France et la Palestine. La représentation théâtrale peut offrir un espace de résistance aux assignations identitaires subies par les artistes d’Israël et de Palestine, ou bien reproduire les rapports de domination lisibles à travers le degré de légitimité des dramaturg(i)es. La thèse rappelle la complexité des rapports de domination qui ne sont pas réductibles au racisme ou à un « choc de civilisations » mais relèvent d’une hégémonie culturelle entretenue par les institutions théâtrales et universitaires, et critiques dramatiques. Ces instances de légitimation sont analysées ici en tant que productrices d’un discours idéologique dont l’étude remet en question la posture de neutralité qui accompagne l’autonomie de l’art. === In a limited scope, academic critiques have been written on recent productions on the theme of the Israeli-Palestinian conflict, still there exists no comprehensive study on the subject. Additionally, several studies have focused on clarifying the relationship between theatre and politics since the early 2000s. The thesis aims to expand on this line of thought, deriving from cultural transfers of Israeli and Palestinian works to France, from the 1970s to the present day.The methodology implemented articulates theatre historiography, history of theatrical performances and the study of the cultural production field in diachrony. The methodology allowed for the highlighting of the persistence of Orientalism, reinforced by the historic phase-shift between France and Israel and the unequal development between France and Palestine. The theatrical performance can either offer a space of resistance to the identity assignements suffered by artists from Israel and Palestine, or can reproduce domination relations that are legible through the degree of legitimacy of the theatre performances and performers. The thesis evokes the complexity of relations of dominance that are not reducible to racism or a "clash of civilizations" but are a cultural hegemony maintained by theatrical and academic institutions, and drama reviewer. These instances of legitimation are analyzed here as producers of an ideological discourse, the study of which challenges the posture of neutrality that accompanies the autonomy of art.
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