Summary: | Evoquez le terme d'adolescence, et dans la foulée des représentations émergeront dans les esprits. En effet, crises, violences, conduites marginales, refus de l'autorité sont systématiquement associés à cette période de la vie. Néanmoins, les adolescents en passe de faire le deuil de l'enfance ne sont pas tous sujets à des comportements borderline. Dans cette recherche d'une (nouvelle) identité, tous ne s'inscrivent pas dans une quête de soi déviante ou délinquante. Cependant, une chose est sûre, ils cherchent tous à s'éprouver pour se convaincre que la vie mérite d'être vécue. Et parce que la condition humaine est d'abord corporelle, bon nombre d'entre eux s'inscrivent dans une quête de soi mobilisant sensorialité et émotions. Certains cherchent ces états dans des pratiques déviantes (marge) comme par exemple dans des conduites automobiles dangereuses ou avec la consommation de psychotropes. D'autres trouvent à se nourrir sensoriellement et émotionnellement dans des pratiques plus traditionnelles (centre) parmi lesquelles le sport occupe une place de choix. Peu importe l'espace de pratique, l'objectif est le toujours le même : faire l'expérience collective d'un corps mis volontairement à mal pour devenir soi parmi les autres. Cette thèse propose de rendre compte de la manière dont la course à pied (et plus particulièrement les séances d’entrainement) constitue un de ces espaces où les adolescents viennent se cogner, se faire mal pour se construire une identité. Les résultats de ce travail de doctorat révèlent des individus faisant des douleurs sportives un moyen pour franchir sans heurt le cap de l'adolescence. === Mentioning adolescence will often evoke negative representations. Indeed, crises, violence, marginal behaviours, denial of authority are always associated with this period of life. Teenagers build up their (new) identity as they mourn their childhood. Nevertheless, they are not all having borderline behaviours. In order to get out of this in-betweenness, they are not all seeking themselves in a deviant or delinquent way. In fact, they all certainly want to feel and to prove to themselves that life is worth living. And because humanity is above all a matter of body, lots of them seek themselves using their senses and feelings. Some of them may do it through risky activities (margin), such as dangerous driving or drug abuse. Yet, others find enough feelings in more conventional activities (center), among which sport has a prominent place. In the margins as well as in the center, the aim is the same: consciously and collectively hurting the body to become oneself. This thesis reports how running, especially through trainings, can be one of the spaces where teenagers experience pain. This way, they build up their identity. The results of this PHD bring to the fore these individuals who are using sports pain to live a smooth transition from adolescence to adulthood.
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