Summary: | Ce travail de thèse a pour objectif d’examiner les conséquences du contexte scolaire actuel, marqué par la meilleure réussite scolaire des filles par rapport aux garçons (e.g., OECD, 2015 ; Voyer & Voyer, 2014), sur la perception que les élèves ont de l’école et des relations de genre dans le contexte scolaire. Notre hypothèse de départ est que la supériorité académique des filles qui caractérise actuellement le paysage scolaire pourrait amener les garçons à adopter une vision zéro-sum des relations de genre à l’école. Autrement dit, les garçons seraient susceptibles de penser que la réussite scolaire des filles se fait à leurs dépens. Nous postulons également que cette vision compétitive de l’école et des relations filles-garçons pourrait avoir des conséquences délétères sur la réussite scolaire des garçons, suggérant ainsi un mécanisme de maintien des inégalités de réussite scolaire en faveur des filles. L’étude princeps n°0 met en évidence, en accord avec notre hypothèse, que les collégiens (mais pas les collégiennes) adhèrent plus fortement aux croyances zéro-sum dans un contexte menaçant de réussite scolaire des filles par rapport à un contexte de réussite des garçons ou à une condition de contrôle. Il apparaît cependant qu’au lycée le contexte a un impact uniquement sur les croyances zéro-sum des filles (étude 1) alors qu’à l’université il influence les croyances des filles et des garçons (étude 2). La littérature sur la perspective zéro-sum montrant que le contexte a généralement un impact sur les groupes de haut statut uniquement (e.g., Wilkins, Wellman, Babbitt, Toosi & Schad, 2015), nous explorons ensuite l’hypothèse selon laquelle cette évolution de l’effet du contexte en fonction du niveau d’études des participant.e.s pourrait être liée à une évolution du statut académique perçu des filles et des garçons au cours du cursus scolaire. Les études 3 et 4 ont été conduites afin d’évaluer la perception que les élèves ont du statut académique des filles et des garçons à différents niveaux du cursus scolaire. Les résultats de ces deux études montrent que les filles sont globalement perçues comme ayant un statut académique supérieur à celui des garçons, bien qu’elles soient ensuite considérées comme ayant un statut professionnel inférieur aux hommes. La perception d’une supériorité académique des filles est plus marquée au lycée qu’au collège ou à l’université. Nous avons ensuite testé directement le rôle modérateur du statut académique dans l’effet du contexte sur les croyances zéro-sum et la performance des élèves. En manipulant le statut académique de l’endogroupe, l’étude 5 met en évidence que les individus de haut statut ont de moins bonnes performances dans un contexte de réussite de l’exogroupe par rapport à des contextes scolaires moins menaçants. Enfin, les résultats des études 6a et 6b montrent qu’alors que les collégien.ne.s (étude 6b) comme les lycéen.ne.s (étude 6a) attribuent un statut académique supérieur aux filles, la réaction des élèves face à la réussite de l’exogroupe varie selon leur âge. === The aim of the present research program is to examine the consequences of the current academic context, in which girls generally outperform boys (e.g., OECD, 2015; Voyer & Voyer, 2014), on students’ perception of school and gender relations in the academic context. Our main hypothesis is that girls’ academic superiority, which currently characterize the school context, could lead boys to endorse a zero-sum perspective of gender relations at school. In other words, boys are likely to think that girls’ academic achievement is made at their expense. We also hypothesize that this competitive approach of school and gender relations could have negative consequences on boys’ academic achievement, which could contribute to maintain gender inequalities in academic achievement favoring girls. The princeps study n°0 shows that, consistent with our hypothesis, middle-school boys (but not girls) are more likely to endorse gender zero-sum beliefs in a threatening context emphasizing girls’ academic achievement than in a less threatening context highlighting boys’ achievement or in a control condition. However, results of the two following studies reveal that school context only affects high-school girls’ beliefs (study 1) but influences both male and female students beliefs in university (study 2). As the literature on zero-sum perspective shows that the context generally has an impact on high-status group members only (e.g., Wilkins, Wellman, Babbitt, Toosi & Schad, 2015), we then explore the hypothesis that the evolution of the effect of school context depending of students’ school level might be related to an evolution of boys’ and girls’ perceived academic status. We conduct studies 3 and 4 in order to investigate students’ perception of the academic status of boys and girls at different school levels. The results show that overall girls are perceived to have a higher academic status than boys, even though that are then considered to have a lower professional status than men. The perception of girls’ academic superiority seems to be more important in high school compared to middle school or university. In the next chapter, we directly test if the academic status could moderate the impact of context on students’ endorsement of zero-sum beliefs and their performance. Manipulating the ingroup’s academic status, the results of study 5 show that high-status students underperform in a context emphasizing the outgroup’s success compared to less threatening contexts. Finally, studies 6a and 6b revealed that, even if middle-school (study 6b) and high-school students (study 6a) both attribute a higher academic status to girls, students’ reaction to outgroup’s success depend on their age. To conclude, this research work highlights the consequences girls’ academic superiority can have on how students perceive gender relations in the academic context, even though it does not seem to question the gender system in place in the society.
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