Politique monétaire américaine non conventionnelle et pays émergents : dynamique des taux de change et des flux de capitaux

La mise en place de la politique monétaire non conventionnelle en 2008 aux États-Unis a coïncidé avec d'importants mouvements de capitaux et de taux de change dans les pays émergents. Ces derniers ont accusé la banque centrale américaine d'adopter une politique « d'appauvrissement du...

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Main Author: Viaud, François
Other Authors: Bordeaux
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Published: 2019
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Viaud, François
Politique monétaire américaine non conventionnelle et pays émergents : dynamique des taux de change et des flux de capitaux
description La mise en place de la politique monétaire non conventionnelle en 2008 aux États-Unis a coïncidé avec d'importants mouvements de capitaux et de taux de change dans les pays émergents. Ces derniers ont accusé la banque centrale américaine d'adopter une politique « d'appauvrissement du voisin » et de créer ces effets de report. En 2013, à la suite de l'annonce du ralentissement graduel du rythme de cette politique monétaire, certains pays émergents ont subi d'importantes crises financières. Dans ce contexte, cette thèse se propose d'étudier dans quelle mesure la politique monétaire non conventionnelle de la Réserve fédérale américaine a induit des effets de report en termes de mouvements de capitaux et de taux de change. Alors que la normalisation de cette politique monétaire est entamée, il est primordial de comprendre les implications internationales des décisions de la Réserve fédérale pour pouvoir contenir les risques potentiels. Tout d'abord, nous étudions les mécanismes et leurs effets sur les pays émergents dans le cadre d'une revue de la littérature. Nous montrons que la politique monétaire de la Réserve fédérale a bien été responsable d'effets de report. Ensuite, nous révélons, de façon empirique, que les conséquences présentent une certaine hétérogénéité dans le temps, en fonction des modalités d'intervention de la banque centrale américaine, ainsi que selon les pays. Nous établissons qu'il n'y a pas de réelle symétrie entre la phase expansionniste et celle de normalisation. De ce fait, la normalisation n'apparaît pas entrainer des reflux de capitaux dans les pays émergents. Finalement, nous nous intéressons aux moyens dont disposent les pays émergents pour limiter les effets de report. Nous montrons que les contrôles de capitaux et les politiques macroprudentielles peuvent permettre de réduire les mouvements de capitaux. Plus précisément, l'efficacité des contrôles de capitaux est conditionnée par leur accumulation. Plus le pays en est doté, plus il limite les effets de report. L'efficacité de la politique macroprudentielle dépend quant à elle de la qualité des institutions dans le pays émergent et de l'intensité de la politique monétaire américaine. === The implementation of the U.S. unconventional monetary policy in 2008 coincided with massive capital inflows and exchange rate appreciation for emerging markets. They implicate the Federal Reserve to pursue a « Beggar-thy-neighbor » policy and to create spillovers. In 2013, following the announcement of the « Tapering », some emerging markets suffered from significant financial crises. In this context, this thesis intends to study how the U.S. unconventional monetary policy led to capital flows and exchange rate movements spillovers. As the normalization of this monetary policy is initiated, understanding the international implications of the Federal Reserve's decisions is essential to contain potential risks. For this purpose, we firstly study mechanisms and their impacts on emerging countries by a literature review. We show that the Fed monetary policy caused capital flows and exchange rate spillovers in the last decade. Then, we reveal empirically that the impacts exhibit heterogeneity over time, depend on implementation modalities of the U.S. central bank as well as on the countries. We establish that there is no real symmetrical impacts between accommodative and normalization periods. As a result, the normalization would not lead to capital outflows in emerging countries. Finally, we examine the means that emerging countries can adopt to limit spillovers. We demonstrate that capital controls and macroprudential policies can be efficient to reduce capital inflows. More precisely, the effectiveness of capital controls is conditioned by their accumulation. The more the country adopts it, the more it limits spillovers. Considering macroprudential policies, the intensity of the U.S. monetary policy and the quality of the emerging countries' institutions are two main determinants of their effectiveness.
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