Écrire une histoire tue : le massacre de Sabra et Chatila dans la littérature et l’art

La recherche entend interroger les fonctions de la littérature et de l’art relativement à un événement violent qui fait l’objet d’un tabou, à savoir le massacre perpétré dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila (16-18 septembre 1982), à Beyrouth. Elle s’y applique à partir d’un pr...

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Bibliographic Details
Main Author: Barrère, Sandra
Other Authors: Bordeaux 3
Language:fr
Published: 2019
Subjects:
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topic Littérature
Art contemporain
Cinéma
Histoire
Mémoire
Liban
Sabra et Chatila
Violence
Guerre civile
Poétique et politique
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Contemporary art
Cinema
History
Memory
Lebanon
Sabra and Shatila
Violence
Civil war
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Liban
Sabra et Chatila
Violence
Guerre civile
Poétique et politique
Literature
Contemporary art
Cinema
History
Memory
Lebanon
Sabra and Shatila
Violence
Civil war
Poetics and politics

Barrère, Sandra
Écrire une histoire tue : le massacre de Sabra et Chatila dans la littérature et l’art
description La recherche entend interroger les fonctions de la littérature et de l’art relativement à un événement violent qui fait l’objet d’un tabou, à savoir le massacre perpétré dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila (16-18 septembre 1982), à Beyrouth. Elle s’y applique à partir d’un présupposé : il n’y a pas seulement effraction du réel dans l’art, l’art est le temps à l’œuvre (P. Ricœur, A. Compagnon). La démarche part du constat d’un triple déficit d’histoire, de culte des morts et de justice. Il s’agit d’un événement tu : on le dira tabou. Par ailleurs, elle prend acte de l’émergence d’un corpus d’œuvres dans les champs de la littérature, du cinéma, de l’art contemporain. Dès lors, la recherche entend ausculter les fonctions politiques de la poétique (J. Rancière). Plusieurs hypothèses sont formulées qui ensemble signalent le caractère à la fois transitif et performatif de l’art et de la littérature : d’une part, au regard d’une vérité non avérée dans les livres d’histoire, et du mal de vérité qui en résulte (C. Coquio), les œuvres ont vocation à dire ce que l’histoire tait (I. Jablonka, E. Bouju, A. Imhoff, K. Quirós) ; d’autre part, les victimes n’ayant pas été enterrées, les œuvres déposent une stèle à l’endroit de son manque, rétablissant des égalités en direction de corps qui ne comptent pas (J. Butler) ; enfin, face à une irrésolution judiciaire qui signe le caractère indécidable de l’événement, elles opèrent, par leurs médiations symboliques, la clinique non seulement de l’humain, mais aussi du langage et de l’autorité du sens (A. Gefen, C. Coquio).Située au croisement des études postcoloniales et des études de genre, la recherche examine la politicité de la littérature et de l’art à partir d’un corpus de 14 œuvres prélevées aussi bien à l’épicentre qu’aux périphéries de l’événement. === The research questions the functions of literature and art in relation to a violent event that is a taboo subject, namely the massacre perpetrated in the Palestinian refugee camps of Sabra and Shatila (16-18 September 1982 ), in Beirut. It applies to it with a presupposition: there is not only the breaking of reality in art, art is the time at work (P. Ricœur, A. Compagnon). The process begins with the observation of a triple deficit most evident in historiography, in cult of the dead and justice. This is an event that is held secret: we will call it taboo. In addition, it takes note of the emergence of a corpus of works in the fields of literature, cinema, contemporary art. From then on, the research intends to auscultate the political functions of poetics (J. Rancière). Several hypotheses are formulated which together signal the transitive and performative character of art and literature: on the one hand, in the shade of a truth not recorded in history books, i.e. of the melancholy of truth resulting from this missing (C. Coquio), the works are meant to tell what history conceals (I. Jablonka, E. Bouju, A. Imhoff, K. Quirós); on the other hand, since the victims have not been buried, the works deposit a stele at the place of its absence, restoring equalities towards bodies that do not count (J. Butler); finally, faced with a judicial irresolution which signifies the undecidable character of the event, they operate, through their symbolic mediations, the rehabilitating clinic not only of the human being, but also of the language and the authority of sense (A. Gefen, C. Coquio). Situated at the crossroads of postcolonial studies and gender studies, the research examines the politicity of literature and art of a body of 14 works collected from both the epicenter and the periphery of the event.
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