Summary: | Cette thèse porte sur la genèse de la Politique Nationale des Musées au Brésil dans les années 2000. L’expérience consolide des espaces de mémoire en tant qu’objets d’une politique publique dans le pays et impact le développement de démarches similaires en Amérique du Sud, marquées par les idées de la muséologie sociale. Cette recherche analyse, à la lumière de l’approche cognitive, les variables permettant d’expliquer l’émergence de cette politique muséale, qui configure l’ensemble des actions étatiques envers les musées et leurs collections. Elle s’appuie sur des données issues d'entretiens auprès des décideurs politiques et membres de la communauté muséale, de l'analyse de sources primaires et secondaires sur l’activité des institutions de gestion muséale nationales, des discours, lois et plans stratégiques. Cette étude démontre que l’effort vers le développement des solutions locales pour la gouvernance mémorielle sous l’influence du mouvement de la « nouvelle muséologie », dans le cadre de la montée d’une démarche de reconnaissance de la diversité culturelle, trouve sa place dans l’agenda, lors de l’alternance politique qui permet l’arrivée au sommet de l'État du premier gouvernement de gauche dans le pays. La politique muséale apporte une re-signification symbolique majeure des discours et pratiques mémorielles au Brésil et fonctionne comme un élément de légitimation du nouveau gouvernement, élu grâce à un programme ciblé sur la démocratisation de la structure publique au nom de la « justice sociale ». === This thesis examines the genesis of the National Museums Policy in Brazil in the 2000s. The Brazilian model consolidated memory spaces as objects of public policy and served as a starting point for the development of similar initiatives elsewhere in South America, influenced by the theories of social museology. In order to explain the emergence of this museum policy, which encompassed all state actions towards museums and their collections, this research analyzes a combination of political, social, and cultural factors in the light of the cognitive approach. It draws on data from interviews with policy makers and members of the museum community, and analysis of primary and secondary sources related to the activities of national institutions of museum management, including speeches, legislation, and strategic plans. This thesis demonstrates that efforts towards the development of local solutions to memorial governance – under the influence of the movement of the "new museology," and as part of the rise of a process of recognition of cultural diversity – found its place on the political agenda due to a change of administration that led to the country’s first leftist government. The museum policy marked a major symbolic resignification of memorial discourses and practices in Brazil, and served as a means to legitimate the new government, which had been elected on a platform of democratizing public structures in the name of "social justice".
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