La question de la prostitution à la lumière du Lumpenproletariat et des rapports entre les sexes chez Marx

Cette thèse se propose d'étudier, dans le cadre d'une exégèse des textes de Marx compris entre 1844 et 1867, la manière dont ce dernier a conçu la prostitution et les rapports entre les sexes. La prostitution se présente tout d'abord de façon double : elle est associé au mariage et à...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Boussedra, Saliha
Other Authors: Strasbourg
Language:fr
Published: 2018
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2018STRAC024
Description
Summary:Cette thèse se propose d'étudier, dans le cadre d'une exégèse des textes de Marx compris entre 1844 et 1867, la manière dont ce dernier a conçu la prostitution et les rapports entre les sexes. La prostitution se présente tout d'abord de façon double : elle est associé au mariage et à la propriété privée familiale et elle désigne une activité sociale proprement dite. Pour éclairer le rapport de Marx à ces questions, il est nécessaire de faire retour sur sa conception du prolétariat et des classes sociales. L'analyse suivie des textes de Marx montre que c'est à partir de 1845, lorsque Marx pose sa propre conception des classes sociale, qu'il pose d'une part, la notion de Lumpenproletariat et d'autre part, le concept de la propriété privée familiale. L'activité sociale prostitutionnelle est alors définitivement rangée dans le Lumpenproletariat et l'association entre le mariage et la prostitution n'est plus valable que pour la bourgeoisie, la famille ouvrière ayant été dissoute. L'évolution théorique de Marx le conduit à réintroduire le concept de la famille pour la classe ouvrière, concept qui lui permettra dans le livre I du Capital d'envisager les rapports entre les sexes de manière contradictoire au sein de la classe ouvrière. Les rapports entre les sexes, envisagés d'abord d'un point de vue générique et du point de vue de la propriété privée familiale, conduiront Marx à mettre en lumière le processus d'individualisation des « membres » de la famille ouvrière après l'entrée des femmes et des enfants dans le monde social du travail. Ce travail s'inscrit dans l'histoire de la philosophie, il a donc pour ambition une lecture interne de l’œuvre de Marx qui permette de mettre en lumière sa position sur la prostitution et les rapports entre les sexes mais il a aussi vocation à permettre d'ouvrir un dialogue entre les courants du marxisme et les études de genre dans une perspective interdisciplinaire. === This dissertation studies, in the framework of an exegesis of the texts of Marx between 1844 and 1867, the way in which the former conceived of prostitution and of the relations between the sexes. Prostitution is presented in two ways: it is associated with marriage and private family property and it designates a social activity, as such. To shed light on Marx's report to these questions, it is necessary to review his conception of the proletariat and social classes. An analysis of Marx's texts shows that this begins in 1845, when Marx conceived of his own conception of social class. He proposed, on the one hand, the concept of Lumpenproletariat and, on the other hand, the concept of private family property. The social activity of prostitution is thus definitely included in the Lumpenproletariat; further, the association between marriage and prostitution is only valid for the bourgeoisie, as the working class family had been dissolved. Marx's theoretical evolution led him to reintroduce the concept of the family for the working class, a concept that would enable him in Book I of Capital to envisage relations between the sexes in a contradictory manner within the working class. The relationship between the sexes, first considered from both a generic point of view and from the point of view of private family ownership, will lead Marx to highlight the process of individualization of the "members" of the working class family after the entry of women and children into the social world of work. This work is part of the history of philosophy, so the ambition of this dissertation is to read internally the work of Marx that highlights its position on prostitution and gender relations; it also aims to to open a dialogue between the currents of Marxism and gender studies in an interdisciplinary perspective.