Summary: | Comment écrire à l’ère du post-humain sans avoir recours à une apocalypse postmoderne qui aurait déjà rompu avec ses origines bibliques ? Si nous sommes désormais familiers avec la manière dont les romans de Martin Amis et de Will Self assument pleinement un discours apocalyptique radical, nous explorons les possibilités d’arguer en faveur d’une esthétique apocalyptique plus complexe avec ses formes diverses et ses variations thématiques allant de la menace nucléaire à des révélations plus intimes. Les deux textes de notre corpus, London Fields de Martin Amis et How the Dead Live de Will Self, sont donc unis dans ce travail par la présence fantasmagorique de la mort (dont le meurtre de l’amour) et par la "spectacularisation" de la mort. Dans la perspective d’une fin sans cesse rejouée, le personnage est autant l’avatar de ses propres contingences - le temps, le trafic urbain, le simulacre et la mort - que la cible d’une langue qui se délite. === In this resolutely post-human era how can literature disregard the appeal of a postmodern apocalypse that has long left behind its biblical origins? We argue that not only do the novels of Martin Amis and Will Self clearly engage in a radical apocalyptic discourse with all its various forms and thematic variations - from the nuclear threat to more intimate revelations - but also designate the intricate workings of a wider apocalyptic aesthetics. This is what joins the two novels of our corpus: London Fields and How the Dead Live, with the phantasmatic death or murder of love, on one side and the "spectacularity" of death on the other. With the future consisting of the endless repetition of their “end”, the characters are as much their own avatars conditioned by the contingencies of time, urban congestion, simulacrum and death, as they are the targets of an eroded language.
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