Summary: | « Les philosophes analytiques de l'art et les artistes conceptuels ont en commun de refuser la théorisation et la recherche du beau comme idée ou norme, pour poser à la place une définition de l'art comme fonction symbolique toujours à décrypter à partir d'elle-même et de son langage propre, sans lui appliquer une essence a priori » explique Dominique Chateau (esthéticien français, né en 1948). En d’autres termes, il s’agit de l'esthétique issue de l'empirisme logique et du pragmatisme. La référence à une partie de l'introduction du premier numéro de la Revue francophone d'esthétique, sous la direction de Frédéric Wecker, écrite par Jean-Pierre Cometti, Jacques Morizot, Roger Pouivet, permet de clarifier l'objectif de cette théorie esthétique ; « […] Les problèmes esthétiques se seraient-ils dissous dans la médiatisation généralisée ? Sont-ils condamnés à nourrir un essayisme brillant mais sans portée théorique ? Doit-on laisser la parole aux historiens, aux spécialistes des sciences humaines ou aux professionnels du monde de l'art ? Telle n'est pas notre conviction. Nous voulons faire le pari d'une approche esthétique ouverte sur toutes les manifestations de l'art et qui revendique un parti pris d'analyse conceptuelle et d'argumentation critique. Il ne suffit en effet ni d'en appeler à une dimension anthropologique fondamentale, ni de s'en tenir à la menue monnaie de l'actualité et des événements. Comme toute discipline de quelque ambition, l'esthétique doit être en mesure de construire ses propres objets et de réviser ses résultats et ses procédures : là est sa seule garantie d'échapper au délire d'interprétation » En ce qui concerne cette réflexion, l'esthétique analytique est un dialogue constant avec les œuvres d'art d'avant-garde de l'art moderne et contemporain, notamment celles de Duchamp et de Warhol, mettant l’accent sur un ensemble de théories esthétiques quelquefois hétérogènes ; loin des théories traditionnelles, toutes ces théories refusent le beau en tant que principe essentiel de ce qui est devenu connu de l'art, c'est-à-dire l'œuvre d'art. [...] === "The analytical philosophers of art and the conceptual artists have in common to refuse the theorization and the search for the beautiful as idea or norm, to pose instead a definition of art as a symbolic function always to decrypt from itself and its own language, without applying to it an essence a priori "explains Dominique Chateau (French esthetician, born in 1948). In other words, it is the aesthetics of logical empiricism and pragmatism. The reference to a part of the introduction to the first issue of the Revue francophone d'esthétique, under the direction of Frédéric Wecker, written by Jean-Pierre Cometti, Jacques Morizot and Roger Pouivet, clarifies the objective of this aesthetic theory. ; "[...] Would aesthetic problems have dissolved in the generalized media? Are they doomed to nourish a brilliant essayism but without theoretical significance? Should we give the floor to historians, social scientists or professionals in the art world? That is not our conviction. We want to bet on an aesthetic approach open to all the manifestations of art and that claims a bias of conceptual analysis and critical argumentation. In fact, it is not enough to appeal to a fundamental anthropological dimension, nor to stick to the petty currency of events and events. Like any discipline of any ambition, aesthetics must be able to construct its own objects and revise its results and procedures: this is its only guarantee of escaping the frenzy of interpretation. "Regarding this reflection the analytical aesthetic is a constant dialogue with the avant-garde works of art of modern and contemporary art, notably those of Duchamp and Warhol, emphasizing a set of sometimes heterogeneous aesthetic theories; far from traditional theories, all these theories reject the beautiful as an essential principle of what has become known to art, that is to say the work of art. [...]
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