Gnose et totalitarisme : le problème du mal et la responsabilité

Quelle qualification morale peut-on attribuer aux criminels nazis ? Sont-ils des fous ? Peut-on leur imputer sans réserve la responsabilité de leurs actes ? Si on ne peut rendre le mal totalitaire imputable comme le mal gnostique, l’assimilation du totalitarisme à une récidive gnostique par Eric Voe...

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Bibliographic Details
Main Author: Afagnon, Alexis Dossa
Other Authors: Strasbourg
Language:fr
Published: 2018
Subjects:
Mal
Online Access:http://www.theses.fr/2018STRAC002/document
Description
Summary:Quelle qualification morale peut-on attribuer aux criminels nazis ? Sont-ils des fous ? Peut-on leur imputer sans réserve la responsabilité de leurs actes ? Si on ne peut rendre le mal totalitaire imputable comme le mal gnostique, l’assimilation du totalitarisme à une récidive gnostique par Eric Voegelin invite à réfléchir à nouveaux frais à la problématique de la responsabilité des criminels de masse. D’une part, le "situationnisme", qui implique que c’est la situation qui transforme des individus en meurtriers de masse et le "dispositionnisme" qui désigne l’importance que peuvent revêtir les dispositions individuelles chez les criminels de masse, et d’autre part l’illusion et l’idéologie caractérisées, l’une et l’autre par la mise à l’écart de la réalité, rendent complexe la question de l’imputation des criminels génocidaires. Si ces derniers ne peuvent être disculpés, la complexité de la question de leur imputation est indéniable. Cette complexité est peut-être une invite à reconsidérer la cause sous-jacente à ce type de mal : le dualisme gnostique du bien et du mal dont le propre est de vouloir en finir avec le mal. Or la rage d’en finir avec le mal conduit souvent à la barbarie. === What moral qualification can be attributed to Nazi criminals? Are they crazy? Can we blame them unreservedly for their actions? If we can not make totalitarian evil imputable like the gnostic evil, the assimilation of totalitarianism to a Gnostic recidivism by Eric Voegelin invites us to think freshly about the problem of the responsibility of mass criminals. On the one hand, "situationism", which implies that it is the situation that transforms individuals into mass murderers and "dispositionalism" that designates the importance that individual dispositions can have for mass criminals, and On the other hand, the illusion and the ideology characterized, both by the exclusion of reality, make the question of the imputation of genocidal criminals complex. If the latter can not be exculpated, the complexity of the question of their imputation is undeniable. This complexity is perhaps an invitation to reconsider the underlying cause of this type of evil: the gnostic dualism of good and evil, whose own is to want to put an end to evil. But the rage to end evil leads often to barbarism.