S'engager pour l'eau potable : de l'indignation à la régulation civique

Cette thèse traite de la formation progressive, à partir des années 1990, d’un tissu associatif dédié à l’eau potable et de la manière dont cette « nébuleuse bleue » contribue à la régulation du secteur. Elle analyse comment des usagers, ayant expérimenté un problème vis à vis du secteur de l’eau, s...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Tindon, Cécile
Other Authors: Strasbourg
Language:fr
Published: 2018
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2018STRAB002/document
Description
Summary:Cette thèse traite de la formation progressive, à partir des années 1990, d’un tissu associatif dédié à l’eau potable et de la manière dont cette « nébuleuse bleue » contribue à la régulation du secteur. Elle analyse comment des usagers, ayant expérimenté un problème vis à vis du secteur de l’eau, se rassemblent en publics au sens de Dewey (1927) pour mener une enquête sociale à son propos. Ces individus s’indignent, s’engagent et acquièrent des connaissances et des compétences relatives à la gestion du service. Ils exercent, dans des registres à la fois critiques et contributifs, une régulation qui leur est propre et que nous qualifions de civique. Cette régulation civique est constituée de trois composantes complémentaires : la politisation de l’eau qui permet de maintenir une attention publique sur le sujet, l’exercice d’une vigilance sur les responsables du secteur, et la participation dans et hors des arènes prévues à cet effet. Cette régulation civique, qui s’exerce souvent en conflit avec les élus et les opérateurs, va agir sur le secteur de l’eau comme un contre-pouvoir démocratique au sens de Rosanvallon (2006) === This thesis focuses on the progressive creation of a “blue nebula”, an associative network dedicated to drinking water, and how it contributes to the regulation of its sector. It analyses how water users facing a problem gather in publics, as understood by Dewey (1927), in order to lead a social investigation. Those local activists express indignation, commit and proceed to the acquisition of knowledge and competencies for the service management. They exercise their own form of regulation, referred to now on as civic regulation. It consists of two faces, one being corrective and the other projective, and is composed of three complementary components: the politicisation which enables them to keep public attention on drinking water, the use of vigilance over the sector stakeholders, and civic participation. This civic regulation in the field of water management often expresses itself through conflict with local decision-makers and water operators, and can be conceived as a democratic counter-power (Rosanvallon, 2006).