Summary: | Cette thèse étudie le personnage de la servante dans le roman français depuis Geneviève de Lamartine, paru en 1850, premier roman à la prendre pour personnage principal, jusqu’au Journal d’une femme de chambre, d’Octave Mirbeau, en 1900, en passant par les romans des Goncourt, de Zola, de Maupassant et un ensemble de nouvelles. Cette recherche se situe dans une perspective principalement sociocritique. Après un bref examen des trajectoires des auteurs dans le champ littéraire, elle entreprend de reconstituer les discours que la figure de la domestique engendre ou mobilise, afin de comprendre comment la fiction a pu apparaître comme un moyen d’investigation para-sociologique. La figure de la domestique est d’abord envisagée comme une manière d’interroger les rapports modernes de travail et les relations entre les classes en régime de démocratie libérale. Sa place dans le schéma patriarcal et l’élaboration du foyer, en particulier dans le Paris d’Haussmann, est ensuite observée. Un dernier chapitre envisage la domestique comme fantasme sexuel issu de la littérature érotique mais retravaillé vers la préfiguration de ce qui sera conceptualisé plus tard comme l’inconscient. === This thesis studies the character of the maid in the French novel. It starts from Lamartine's Geneviève, published in 1850, the first novel to make maids a main character, and ends with Octave Mirbeau's The Diary of a chambermaid, in 1900. It also studies the novels of Goncourt, Zola, Maupassant and a set of short stories. This research uses a mainly sociocritical perspective. After a brief examination of the trajectories of authors in the literary field, it undertakes to reconstitute the discourses that the figure of the servant generates or mobilizes. It focuses on how the fiction could appear as a means of para-sociological investigation. The figure of the servant is first conceived as a way of questioning the modern work relations as well as the relations between classes in a liberal democracy. The servant's place in the patriarchal pattern and the structure of the home, especially in Haussmann's Paris, is then studied. A final chapter considers the domestic as a sexual fantasy steming from erotic literature but reworked to the prefiguration of what will later be conceptualized as the unconscious.
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