Summary: | Ces dernières années, l'autorité de l'exceptionnalisme humain a de plus en plus été remise en question par un certain nombre d'artistes contemporains. Leurs œuvres non-anthropocentriques reconnaissent le rôle fondamental que jouent les acteurs non-humains dans la production artistique. Pour eux, le non-humain inclut des entités biologiques et non biologiques, corporelles et incorporelles. Cette thèse examine plusieurs pratiques artistiques qui, depuis les années 1990, attirent l'attention sur l’agentivité [agency] non-humaine. À cette fin, elles sont analysées à travers certaines théories interdisciplinaires correspondantes qui se sont développées de manière concomitante. Elles sont en outre comparées à des approches théoriques influentes qui réduisent l’art à des constructions sociales. Cette étude se déploie en trois parties inspirées par la thèse de Donna Haraway sur l’effacement de trois frontières à la fin du XXe siècle : la frontière entre les humains et les animaux, entre les organismes et les machines ainsi qu'entre le matériel et l’immatériel. Avec la dissolution de ces frontières et avec la capacité d’action qui est accordée aux entités non-humaines, le monde de l’art commence à englober des assemblages plus complexes et variés. Par conséquent, cette étude tente de décrire les nouvelles formes et les sens qui en émergent à mesure que des artistes adoptent un point de vue non-anthropocentrique. === In recent years, the authority of human exceptionalism has increasingly come into question by a number of contemporary artists. Their non-anthropocentric works acknowledge the fundamental role that non-human actors play in artistic production. For them, the non-human includes both biological and non-biological, corporeal and incorporeal entities. This dissertation examines several artistic practices that, in various ways since the 1990s, draw attention to non-human agency. To this end, I analyze these works in the context of corresponding cross-disciplinary theories which developed concurrently with these practices. In addition, I contrast them with influential theoretical approaches that reduce art to social constructions. This dissertation is divided into three parts, each matching the three boundaries that Donna Haraway identified as dissolving at the end of the 20th century: the boundary between humans and animals, between organisms and machines, and between the material and the immaterial. With the dissolution of these boundaries and the granting of agency to non-human entities, the art world begins to encompass more complex and multifarious assemblages. Accordingly, this paper attempts to show the novel forms and meaning that emerge as artists adopt a non-anthropocentric point of view.
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