Summary: | Le point de départ de cette thèse est le constat que dans les systèmes de santé post-soviétiques les paiements informels aux professionnels de santé perdurent bien au-delà de la transition post-socialiste, et ce malgré les vagues de réforme successives du système de santé.Dans le même temps depuis l'indépendance de la République du Tadjikistan, une défiance profonde envers certains professionnels de santé s'est développée et le renoncement aux soins s'est accru, touchant plus particulièrement les populations vulnérables. Quel rôle jouent alors les différentes pratiques de rémunération informelle ? Sont-elles source de défiance ou un moyen de restaurer la confiance ? Les paiements informels sont-ils ajustés au niveau de vie des patients ou source d'inégalités entre patients ?D'après les indicateurs d'équité mobilisés et contrairement aux idées reçues, les paiements informels ne permettent pas de rendre le système progressif et de garantir l'accès à tous. Les populations les plus démunies cumulent plus de renoncement aux soins.Face à ces barrières à l'accès aux soins, différentes stratégies sont mises en place par les ménages : solidarités informelles, endettement, recours à la médecine traditionnelle, mobilisation de son capital social.On étudie alors, plus précisément, dans quelle mesure la migration, phénomène massif au Tadjikistan, fait partie de ces stratégies et dans quelle mesure les remises de fonds permettent aux ménages bénéficiaires d'améliorer leur accès aux soins. === This dissertation begins with the observation that informal payments to healthcare professionals in post-soviet health systems persisted well beyond the post-socialist transition and despite the successive waves of health care reform.During this transition period, since the independence of the Republic of Tajikistan, there has been a deterioration of trust towards certain health professionals which has been associated with increased forgone care, especially among vulnerable populations. What is the role played by the different informal payment practices? Are they a source of mistrust or a means of restoring trust? Are informal payments adjusted to patients' standard of living or a source of inequality between patients?According to the equity indicators mobilized and contrary to popular belief, informal payments do not make the system progressive and do not guarantee that there will be access for all. The poorest are more likely to forgo care.To cope with these barriers in accessing care, different strategies are put in place by households: informal solidarity, indebtedness, reliance on traditional medicine, mobilization of social capital.More specifically, we then study if migration, a relatively important phenomenon in Tajikistan, is part of these strategies and to what extent remittances enable beneficiary households to improve their access to healthcare.
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