Les expressions du comique dans les tragédies grecques, du texte à la scène contemporaine

Parler d’éléments comiques dans les tragédies grecques, même les plus tragiques, peut sembler paradoxal ; mais l’étude de l’agencement du texte tragique, la composition des dialogues ainsi que la variété des personnages offrent de nombreuses possibilités pour que différentes expressions comiques s’é...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Deforge, Liselotte
Other Authors: Nantes
Language:fr
Published: 2018
Subjects:
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792
Online Access:http://www.theses.fr/2018NANT2031/document
Description
Summary:Parler d’éléments comiques dans les tragédies grecques, même les plus tragiques, peut sembler paradoxal ; mais l’étude de l’agencement du texte tragique, la composition des dialogues ainsi que la variété des personnages offrent de nombreuses possibilités pour que différentes expressions comiques s’établissent : le comique joyeux, porte par les personnages populaires, le comique blessant des roi-tyrans et l’ironie tragique elle-même. Ils inscrivent la fable dans plusieurs tonalités et complexifient les rapports qu’elle entretient avec les spectateurs de sorte l’histoire représentée sur la scène se fait vraiment spectacle. Le comique n’est donc pas un corps étranger de la tragédie. Sur la scène contemporaine, le traitement de ces éléments comiques diffère d’un metteur en scène a l’autre, d’une esthétique théâtrale a l’autre. Quand ils sont représentés, leur interprétation varie elle aussi. L’analyse des mises en scène d’Agamemnon d’Eschyle mis en scène par Olivier Py (2008) et Cyril Cotinaut (2015), d’Antigone de Sophocle mise en scène par Farid Paya (1998), Jacques Nichet (2003), Paulo Correia (2009), Olivier Broda (2012) et Adel Hakim (2013), ainsi que des Bacchantes d’Euripide mises en scène par Coralie Pradet (2013) et Philippe Brunet (2015), dévoilent soit l’illustration d’un comique ≪ assume ≫ qui fait rire soit celle d’un comique ≪ suggéré ≫ qui fixe la distance. La drôlerie et le grotesque revêt plusieurs manteaux et assurent différentes fonctions qui viennent a chaque fois nourrir et enrichir le spectacle tragique. === Talking about comic elements among ancient Greek tragedy, specially the tragic ones, might seem paradoxical ; however the text’ arrengement, the dialogues’composition, and the multiplicity of characters provide many opportunities for the comic expression to set down : joyful when it is driven by popular characters, offensive when it is driven by the tyrannical kings, or even the tragic irony itself. Comic elements set the mythos on different tonalities and complicate the connection with the spectators so that the story performed on the stage become a truly show. Comic thus is not a foreign object from tragedy. On the contemporary scene, stage directors process those comic elements in different way according to the aesthetic they put forward ; when they choose to use them, their rendering are always different. The study of the staging of Aeschylus’ Agamemnon directed by Olivier Py (2008) and Cyril Cotinaut (2015), Sophocles’ Antigone directed by Farid Paya (1998), Jacques Nichet (2003), Paulo Correia (2009), Olivier Broda (2012) and Adel Hakim (2013), as well as Euripides’ Bacchae directed by Coralie Pradet (2013) and Philippe Brunet (2015), reveal either an ≪ assumed ≫ comic, a funny one, either a ≪ suggested ≫ comic which creates detachment. Ludicrusness and grotesque take different shape and carry out several functions which enrich and nourrish the tragic show.