Summary: | À l’île de La Réunion, la marche sur le feu est un cycle rituel hindou annuel qui dure dix-huit jours. Rythmé par des prières et des mises en scène, son acmé est la spectaculaire traversée pieds nus d’un tapis de braises ardentes. Les individus choisissent délibérément de se soumettre à l’épreuve du feu, ils se sacrifient en l’honneur de la divinité. Dans le cadre de l’anthropologie de la performance, par l’analyse du cycle rituel et des paroles des pratiquants, cette recherche propose d’appréhender les motivations qui exhortent un individu à s’engager dans cette pratique à l’intérieur de l’univers créole. Elle propose de découvrir les modalités par lesquelles l’individu abandonne l’espace sécure et fait face au risque. L’idée directrice de cette thèse est que l’implication dans le rituel n’est jamais sans réserve, elle est un choix entériné par un désir sous-jacent, plus ou moins conscient, de changement d’une situation que le pratiquant souhaite améliorer ou d’un problème qu’il entend régler. La préparation à l’épreuve demande de plonger dans l’intime, de scruter l’être au plus profond. Le rituel, dans son efficacité, a un impact sur la vie future. La marche sur le feu est, in fine, une réponse à un besoin de l’individu en quête de sens, un outil pour devenir l’artisan de sa propre vie. === In La Réunion fire-walking is an annual Hindu ritual which lasts for eighteen days. Rhythmed by prayers and representations, its acme is the spectacular barefoot walk across a pit filled with hot embers. The individuals choose deliberately to submit themselves to the trial by fire, they sacrifice themselves in honour of a divinity. Within the framework of the anthropology of the performance, by the analysis of the ritual and the words of the practitioners, this research analyses the motivations which exhort an individual to commit themselves to this practice in the Creole universe. It suggests exploring the modalities by which the individual abandons a secure space and faces risk. The leading idea of this thesis is that the implication in the rite is never without reserve, it is a choice confirmed by an underlying desire – more or less conscious – of changing a situation which the devout wishes to improve, or of a problem which the devout wants to solve. In preparation for the event, the devout dives deep into the intimate and scrutinises the inner self. The rite, in its efficacy, has an impact on the future life. Fire-walking is, in fine, an answer to a need for the individual who is in search of meaning and a tool to become the artisan of one’s own life.
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