Construction d'un concept de temps mathématiquement manipulable en philosophie naturelle

En recherchant la loi de force centripète inscrite dans les Principes Mathématiques de la Philosophie Naturelle, Newton donna au temps un statut de grandeur privilégiée de la philosophie naturelle. Cependant, celui-ci apparaît de façon ambiguë, tantôt grandeur discrète, tantôt grandeur continue. Sa...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Daudon, Vincent
Other Authors: Sorbonne Paris Cité
Language:fr
Published: 2017
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2017USPCC241/document
Description
Summary:En recherchant la loi de force centripète inscrite dans les Principes Mathématiques de la Philosophie Naturelle, Newton donna au temps un statut de grandeur privilégiée de la philosophie naturelle. Cependant, celui-ci apparaît de façon ambiguë, tantôt grandeur discrète, tantôt grandeur continue. Sa manipulation mathématique, qui repose essentiellement sur la Méthode des premières et dernières raison et sur la loi des aires, laisse, en outre, apparaître un temps de nature géométrique. Confronté, dans la proposition X du livre II, à la résolution du mouvement d'un mobile qui éprouve une résistance en raison du carré de sa vitesse, Newton ne parvient pas à résoudre cette proposition au moyen de la géométrie. Il est contraint de reprendre son raisonnement et de recourir à une méthode algébrique pour énoncer de manière juste, dans l'édition de 1713, la solution de cette proposition, dans laquelle le temps apparaît alors sous une forme algébrisée, représenté par une lettre. Ainsi, d'un temps géométrisé, figuré par un élément d'espace dans l'édition de 1687, Newton en fit un être per se représenté par une lettre dans la proposition X de l'édition de 1713. Cependant, c'est à Varignon, qui aborda les propositions des Principia de Newton à l'aide du calcul différentiel, que l'on doit la fin de la mathématisation et la finalisation du concept de temps mathématique === By looking for the law of centripetal force registered in the Mathematical Principles of the Natural Philosophy, Newton gave to time a status of privileged magnitude of natural philosophy. However, this one appears in a ambiguous way, sometimes discrete magnitude, sometimes continuous magnitude. Its mathematical manipulation, which rests essentially on the Method of first and last ratios and on the law of areas, lets appear a time of geometrical nature. Confronted, in the proposal x of the book II, with the resolution of the movement of a mobile which tests a resistance which is proportional in the square of its speed, Newton does not succeed in solving this proposal by means of the geometry. It is forced to resume its reasoning and to resort to an algebraic method in order to express in a just way the solution of this proposal, in which the time appears then under an algébraic shape, represented by a letter. So, from a geometrical time, represented by an element of space in the edition of 1687, Newton made an entity per se represented by a letter in proposal x of the 1713 edition. But it is to Varignon, who approached the proposals of the Principia by means of the differential calculus, that we owe the end of the "mathematization" and the finalization of the concept of mathematical time