Summary: | Notre travail doctoral propose une recherche originale de l’image du corps de la femme, en période périnatale. L’image du corps est un concept polymorphe, se situant à l’interface entre le psychisme et le corporel. Son étude prend toute sa mesure au cours de cette période spécifique de la vie.Méthodologie : La recherche porte sur une cohorte de 20 femmes « toutes-venantes », recrutées durant leur grossesse. Une batterie de tests (tests projectifs, échelles d’évaluation de la dépression - EPDS et MADRS, échelle diagnostique - MINI) a été administrée à 5 temps différents, de la grossesse à 1 an postnatal : entre 26 et 38 semaines d’aménorrhées, puis 3 mois, 6 mois et 12 mois après la naissance de l’enfant. Le test de Rorschach a été administré durant la grossesse puis à 1 an d’intervalle (cotation et interprétation suivant l'école de Paris). 17 femmes ont été maintenues dans l’échantillon en anténatal (3 femmes étant considérées comme « déprimées ») et 15 femmes constituent l’échantillon postnatal. Résultats : Le psychogramme du test de Rorschach pointe en anténatal, une image du corps effractée (réponses G et Dbl%) et non intègre (cotations qualitatives, thématiques de la grossesse et de l’accouchement), un remaniement des limites du Moi en appui sur des défenses limites narcissiques (symétrie, H% et A%, réponses « peau » renforçatrices, réponses « masque », F-, et références au passage, et à la problématique dedans/dehors) et des préoccupations corporelles intenses (IA%, réponses « Anat. » et Hd). En postnatal, l’image du corps est plus unitaire (G+, IA% dans la norme, apaisement desangoisses corporelles), bien que les assises narcissiques restent vulnérables (sensibilité C’, Dbl%, attractivité phallique et angoisse de castration) et les limites corporelles fragiles (F% minimisé, procédés défensifs labiles). Conclusion : Les données cliniques projectives produites au Rorschach confirment notre hypothèse principale selon laquelle les remaniements psychocorporels corporels, liés à la grossesse, influencent négativement l’image du corps de la femme enceinte. Un an après l’accouchement, l’image du corps observée montre une évolution positive en faveur d’une harmonisation, bien que la dimension corporelle reste fragile, même 1 an après l’accouchement. En revanche, chez les femmes déprimées, l’évolution corporelle semble entravée par la pathologie. === Our doctoral work proposes an original research of the body image, during the perinatal period. The body image, a polymorphous concept, situated at the interface between the psyche and the corporeal, and its study takes its full measure during this specific period of life. No study has so far undertaken any exploration of this subject. Methodology: The study involved a cohort of 20 "all-coming" women recruited during pregnancy. A test battery (projection tests, EPDS and MADRS, diagnostic scales - MINI) was administered at 5 different times, from pregnancy to 1 year postnatal: between 26 and 38 weeks of amenorrhea, then 3 months, 6 months, and 12 months after the child’s birth. The Rorschach test was administered during pregnancy and then 1 year after (assessment and interpretation according to the Paris school). 17 women were maintained in the antenatal sample (3 women were considered"depressed"), and 15 women constituted the postnatal sample. Results: The Rorschach test shows an effracted body image (G%, and Dbl%) and nonintegrity (qualitative quotations, themes of pregnancy and childbirth), a shuffling of the limits of the ego, in support of narcissistic defenses (Symmetry, H% and A%, reinforcing "skin" replies, "mask" responses, F-, and references to the passage, and the problematic inside / outside), and intense bodily concerns (IA% "Anat.", and Hd). In postnatal, the body image is more unitary (G +, IA% in the norm, body anguish appeasement), although the narcissistic ones remain delicate (sensitivity C', Dbl%, phallic attractiveness, and anguish of castration), and fragile bodily limits (F% minimized, labile defensive procedures). Conclusion: The projective clinical data produced at Rorschach test, confirm our main hypothesis that psycho-corporeal changes related to pregnancy, negatively influence the body image, in the sense of a break-up of its unity, a limits reinforcement, and major bodily concerns.The postpartum body image shows a positive evolution, in favor of harmonization, although the body dimension remains delicate, even 1 year after delivery. Body development in depressed women seems to be hampered by pathology.
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