Summary: | Qu’est-ce que jouer au XXIe siècle des musiques de la Renaissance ? Prenant acte de ce que la richesse d’une expérience réside dans sa singularité, cette thèse fait le pari de répondre à cette question générale en s’intéressant à un processus particulier : la répétition et l’enregistrement d’une chanson du XVIe siècle par un ensemble spécialisé. Dès lors que l’on s’efforce de prendre les détails au sérieux, il semble que le suivi rapproché de ces musiciens-là, engagés en 2014 dans la performance réitérée de « Suzanne un jour » de Didier Lupi, présente bien un intérêt en tant que tel. Cela permet d’appréhender non seulement ce qui fait advenir et évoluer une proposition musicale, mais également les modalités de l’expérience collective et individuelle afférente. En outre, cette épistémologie singulariste rivée aux détails s’avère fructueuse à d’autres échelles, qu’il s’agisse de revenir sur cinq semaines de l’élaboration d’un projet discographique ou d’écrire cinq siècles d’histoire de « Suzanne ». === What does it mean to play Renaissance music in the 21st century? Taking into account that the depth of an experience derives from its singularity, the present dissertation looks at this general question by focusing on a specific process: a specialized ensemble rehearsing and recording a 16th century song. A close reading of this process makes it clear that there is inherent value in observing musicians in the year 2014 engaged in repeat performances of “Suzanne un jour” by Didier Lupi. This observation clarifies how a musical performance is created and developed and reveals the modalities of the collective and individual experiences involved. Moreover, this detail-oriented and singularist epistemology is useful in other respects, whether to comprehend a five-week recording project or to write a five-century history of “Suzanne.”
|