L'Âge du Bronze moyen atlantique au prisme de la parure : recherches sur les ornements corporels en bronze de France atlantique et des régions voisines entre le milieu du XVe et la fin du XIVe siècle avant notre ère

Au cours de la seconde partie de l’âge du Bronze moyen, soit entre le XVe et le début du XIIIe siècle avant notre ère, des bracelets, parures de cheville, épingles et torques sont produits et enfouis en quantité importante dans la moitié nord de l’Europe atlantique, essentiellement en contexte de dé...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Nordez, Marilou
Other Authors: Toulouse 2
Language:fr
Published: 2017
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2017TOU20057/document
Description
Summary:Au cours de la seconde partie de l’âge du Bronze moyen, soit entre le XVe et le début du XIIIe siècle avant notre ère, des bracelets, parures de cheville, épingles et torques sont produits et enfouis en quantité importante dans la moitié nord de l’Europe atlantique, essentiellement en contexte de dépôt non funéraire. Il s’agit d’un moment particulier, au cours duquel ce phénomène des dépôts évolue, notamment à travers l’accroissement considérable de la masse métallique enfouie et immergée. S’il concorde certainement avec une forte augmentation de la production, elle ne suffit pas à expliquer la quantité pléthorique d’objets en bronze retirés du circuit économique.Par l’inventaire détaillé des ornements corporels en bronze et leur classement typo-technologique, ainsi qu’à travers des analyses spatiales et statistiques, il a été démontré que l’attribution typologique des objets de parure nécessitait d’être affinée et aussi précise que pour les autres catégories d’objets, fournissant des informations cruciales d’un point de vue culturel. Cette classification renouvelée distingue désormais 14 types d’épingles, 2 types de torques et 27 types de parures annulaires, au sein desquels se répartit l’essentiel des productions de parure du Bronze moyen atlantique 2 mises au jour en France atlantique, y compris les productions imitées ou importées depuis les régions voisines.D’un point de vue technologique, l’un des apports majeurs de ce travail est la démonstration de l’emploi prédominant de la technique de la fonte à la cire perdue pour la fabrication des parures annulaires à tige pleine. Des modalités de découpe de la cire ont également pu être identifiées. L’hypothèse avancée et étayée par des exemples concrets irait dans le sens de la segmentation de colombins et de plaques de cire, permettant l’obtention de préformes, ensuite cintrées et décorées individuellement avant la fonte.Le fait de mener cette étude sur une aire géographique étendue a permis d’envisager différents réseaux de production/diffusion des parures en bronze. Des particularismes locaux ont notamment pu être identifiés, caractérisés par le dépôt de types d’objets dont la diffusion est extrêmement restreinte, ou encore par des associations d’objets dans les dépôts qui dénotent avec celles des zones directement voisines géographiquement.À l’échelle régionale, plusieurs groupes ont pu être identifiés, caractérisés par l’enfouissement de certains types de parures dont la combinaison entre la morphologie et le décor lui sont propres. L’analyse typo-technologique fine a permis de déterminer quelles étaient les productions enfouies préférentiellement dans une zone, mais aussi de repérer les éventuelles importations, affinités ou influences visibles à travers les ornements corporels. Les interactions à différentes échelles entre les groupes ont ainsi pu être évaluées, permettant de préciser les contours du domaine atlantique. Des échanges à très longue distance ont eu lieu durant le Bronze moyen, visibles notamment par l’importation de matériaux (ambre balte, verre proche-oriental, etc.), mais aussi d’objets de parure, particulièrement visibles entre la France atlantique, le sud de l’Angleterre, le Lüneburg et le Schleswig-Holstein. Si la nature de ces échanges ne peut à ce jour être envisagée précisément, il est tentant de l’interpréter en termes de circulation d’individus, peut-être par le biais d’échanges matrimoniaux. Les parures annulaires sous toutes leurs formes sont en effet très souvent sollicitées dans ce cadre, dans les sociétés actuelles ou passées.En définitive, les ornements corporels en bronze s’avèrent être d’excellents indicateurs, justifiant le choix de ce prisme pour l’étude des sociétés du Bronze moyen atlantique. Ce travail a participé à caractériser plus précisément cette période, mais ouvre également de nombreuses perspectives, aussi bien sur les plans culturels que socio-économiques, techniques et symboliques. === During the second part of the Middle Bronze Age, between, XVth and beginning of the XIIIth century BC, many bronze bracelets, anklets, pins and torcs are produced and buried in the northern part of Atlantic Europe, mainly within hoards. This constitutes a peculiar moment, in which this hoard phenomenon evolves, particularly through a significant increase of the buried and immersed metallic mass. If it is evidently consistent with a strong increase of the production, it does not completely explain the plethoric quantity of bronze objects removed from the economic circulation.Through the detailed inventory of bronze ornaments and their typo-technologic classification, but also their spatial and statistics analysis, it has been showed that the ornament typological attribution required being as accurate as other object categories, providing crucial information about cultural interpretation. This revised classification identifies 14 types of pin, 2 of torcs and 27 of bracelets and anklets. These types form the major part of Middle Bronze Age 2 bronze ornament production yet discovered in Atlantic France, including imitating productions and importations from neighbouring areas.Concerning the technological aspect, one of the main contributions of this research is the demonstration of the predominant use of lost-wax-casting technique in the production of plain bracelets and anklets. A technique of wax slicing has been highlighted: clear examples from Bignan and Trégueux hoards indicate that strips and coils were cut in a wax drafts then individually curved and decorated, before smelting.This study concerns a wide geographical area, allowing considering different production/diffusion networks. Local specificities have been identified through the presence of types whose area of diffusion is clearly restricted/which have a restricted area of diffusion or by the hoard composition distinguishable from the neighbouring areas.Several groups are identified at a regional scale, characterized by the burying of a certain type of ornaments whose morphology and ornamentation are specific of a distinct area. The precise typo-technological analysis identify/allows to identify productions which are preferentially deposited in a specific area, but also to recognize the possible importations, affinities and influences visible through ornaments. Interactions between these groups have been estimated at different scales, allowing clarifying the outlines of the Atlantic space.Long-distance trades have been detected during Middle Bronze Age through the importation of materials (Baltic amber, Middle East glass, etc.), but also ornaments, particularly visible between Atlantic France, the South of England, Luneburg and Schleswig-Holstein. If it is not possible to reconstruct precisely the nature of these trades, it could be tempting to interpret them in terms of people circulation, maybe by matrimonial exchanges. Ornaments are often use in this context in modern or ancient societies.Finally, bronze ornaments are proven to be excellent indicators for the study of Atlantic Middle Bronze Age societies. This research has contributed to a better understanding of this period from a cultural, socio-economic, technical and symbolic matter.