Summary: | Cette thèse porte sur l’étude des dynamiques implicationnelles faisant suite à la mise en œuvre d’une innovation dans le champ de l’administration universitaire. Mises en place dans le cadre d’une démarche de recherche-action, nous avons souhaité interroger ces dynamiques à partir d’ancrages hétérogènes, non réductibles les uns aux autres, mais complémentaires. L’innovation en question renvoie à la mise en place d’une démarche participative et co-construite, permettant aux professionnels qui y sont impliqués de passer d’un statut qualifié d’agents, à un statut de co-auteur d’actions collectives. C’est par le biais d’une étude diachronique en deux temps de recueil de données par entretiens que nous avons cherché à mettre à jour les effets potentiels de cette démarche sur les dynamiques implicationnelles (hypothèse 1), représentationnelles (hypothèse 2) et identitaire (hypothèse 3) des professionnels interrogés. Les résultats, enrichis et étayés par différentes phases de restitutions investigantes, nous permettent de repérer que l’implication professionnelle s’exprime dans des formes d’être et d’agir qualitativement différentes entre les deux temps de recueil de données. L’innovation co-construite dans le cadre d’une recherche-action a notamment permis un renforcement identitaire, une réappropriation du sentiment de contrôle, une évolution de la représentation professionnelle du travail des professionnels administratifs interrogés, celle-ci passant d’une représentation « hors-sol » à une représentation collectivement assumée. Ainsi, ces résultats nous amènent à inscrire nos travaux dans une perspective de professionnalisation permanente, où l’innovation et la recherche-action permettent l’émergence d’une logique de renforcement de la professionnalité des acteurs concernés. Par ailleurs, en envisageant la démarche mise en place comme relevant d’un espace transitionnel, nous interrogeons l’innovation et la recherche-action comme possibles vecteurs d’émancipation. === This thesis deals with implicational dynamics following the implementation of an innovation in the field of university administration. Our concern has been to question these dynamics set up within the framework of an action-research process starting from heterogeneous anchorages not reducible to each other but supplementary. The innovation in question sends back to the implementation of a participative and co-constructed approach allowing the professionals who are involved there to pass from a so-called status of agents to a status of co-authors of collective actions. By means of a diachronic study in two phases of data collection through interviews, we have tried to measure the potential effects of this approach on the interviewed professionals’ implicational (hypothesis 1), representational (hypothesis 2), and identity (hypothesis 3) dynamics. The results enriched and supported by several stages of investigational feedback allow us to point out that professional implication expresses itself in forms of being and acting qualitatively different between one period of data collection and the other. Innovation co-constructed within the framework of research-action has notably led to a strengthening of identity, a reinforced sense of control, progress in the professional perception of the work of the administrative professionals interviewed, this one switching from a rather indistinct representation to a collectively assumed representation. Therefore these results bring us to register our work in a prospect of permanent professionalization where innovation and action-research allow the emergence of a logic of reinforced professionalism in the actors involved. Moreover by approaching the whole process as part of a transitional space, we question whether innovation and action- research can be vectors of emancipation.
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