Trois essais en commerce international et macroéconomie

Cette thèse est composée de trois chapitres traitant du commerce international et de macroéconomie avec une attention particulière donnée au rôle des chaines de productions. Le premier chapitre étudie la relation entre le commerce international et la synchronisation des cycles économiques. A l’aide...

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Bibliographic Details
Main Author: De Soyres, François
Other Authors: Toulouse 1
Language:en
Published: 2017
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2017TOU10006/document
Description
Summary:Cette thèse est composée de trois chapitres traitant du commerce international et de macroéconomie avec une attention particulière donnée au rôle des chaines de productions. Le premier chapitre étudie la relation entre le commerce international et la synchronisation des cycles économiques. A l’aide de données couvrant 40 pays de l’OCDE et des principaux pays émergents, je montre que le commerce en bien intermédiaire joue un rôle significatif pour la synchronisation des fluctuations du PIB tandis que le commerce en bien final n’est pas significatif. Motive par ce fait nouveau, je construis ensuite un modèle de biens intermédiaires capable de reproduire plus de 85% de la relation empirique entre commerce et co-mouvement de PIB, offrant ainsi la première solution quantitative au « l’Anomalie Commerce Co-mouvement ». Le modèle s’appuie sur deux hypothèses : (i) des distorsions de prix liées a une compétition monopolistique et (ii) une fluctuation du nombre de firmes active dans chaque pays. La combinaison de ces deux éléments produit un lien endogène entre la productivité mesurée dans différents pays. Enfin, je présente des éléments empiriques supportant les hypothèses théoriques et je teste de prédictions du modèle. Dans le second chapitre, Guillaume Sublet et moi proposons un modèle de commerce international avec des entreprises hétérogènes et des chaines de production globales. Les firmes gagnent accès à de nouvelles variétés de fournisseurs lorsqu’elles entrent dans un marché étranger et décident jointement d’importer et d’exporter. Le coût unitaire de production est fonction de la stratégie d’import et d’export de chaque firme mais aussi de ses fournisseurs directs et indirects, ce qui donne lieu à des complémentarités dans les décisions. En général, le modèle admet plusieurs équilibres. Dans ce contexte, nous étudions les conséquences d’une perturbation du commerce entre deux pays sur la réorganisation du commerce mondial et montrons que les flux commerciaux sont complémentaires et non substituts. Ainsi, imposer des sanctions entre deux pays donnes peut conduire à réduire les flux entre tous les pays du monde. Nous testons enfin de manière empirique les prédictions théoriques de notre structure. Le troisième chapitre, écrit avec Shekhar Tomar, s’intéresse aux conséquences d’une innovation technologique dans un secteur sur le niveau d’emploi des autres secteurs situés plus loin dans la chaîne de production. D’un cote, si le travail et les facteurs intermédiaires de production sont substituts, une réduction de prix de ces derniers tend à réduire la demande pour le travail pour chaque unité produite. D'un autre côté, une innovation technologique plus haut dans la chaîne de production conduit à produire un plus grand nombre d’unités car le coût marginal de production décroît. L’effet net sur l’emploi dépend simplement du rapport entre l’élasticité de substitution de la fonction production et de l’élasticité de prix de la demande agrégée. Nous estimons ces deux paramètres pour un grand nombre de secteurs avec des données micro-économiques françaises. Les résultats montrent des sensibilités très différentes entre les secteurs. === This thesis contains three essays on international trade and macroeconomics, with a special focus on the role of input-output linkages. In the first chapter, I study the relationship between international trade and business cycle synchronization. Using data from 40 OECD countries and major emerging markets, I find that trade in intermediate inputs plays a significant role in synchronizing GDP fluctuations across countries while trade in final goods is not significant. Motivated by this new fact, I build a model of international trade in intermediates that is able to replicate more than 85% of the empirical trade-comovement slope, offering the first quantitative solution for the “Trade Comovement Puzzle”. The model relies on two key assumptions: (i) price distortions due to monopolistic competition and (ii) fluctuations in the mass of firms serving each country. The combination of those ingredients creates a link between domestic measured productivity and foreign shocks through trade linkages. Finally, I provide evidence for the importance of those elements in the link between foreign shocks and domestic GDP and test other predictions of the model. In the second chapter, Guillaume Sublet and I propose a model of international trade with heterogeneous firms and global value chains. Firms access new varieties when breaking into any foreign market and jointly choose where to import from and to export to. The unit production cost depends on the importing/exporting strategy of each firm as well the strategy of a firm's direct and indirect suppliers, giving rise to complementarities across firms decisions. In general, the model admits multiple equilibria. In this context, we study the consequences of trade disruption between two countries on global trade flows and show that aggregate trade flows can be complements rather than substitutes. As a result, any trade disruption between two specific countries propagates to all other trading partners through the network of input-output linkages. Hence, imposing sanctions to one country leads to a reduction in trade between all other countries. We further test the empirical implication of our theoretical framework. In the third chapter, Shekhar Tomar and I study the consequence of a technological improvement in one sector on employment in sectors located downstream in the supply-chain. On the one hand, if material and labor are gross substitute in the production function, the price decrease for the former tends to reduce labor demand for the latter per unit produced. On the other hand, the upstream positive technological shock also increases the number of unit produced through a decrease in the marginal cost. The net effect on employment simply depends on the ratio between the elasticity of substitution in the production function and the price elasticity of demand. We estimate those parameters at the sector level using detailed French data and show that employment sensitivity of sectors following a decrease in their material input price are very heterogeneous. Consequences for forecasting the effect of an increase in machine efficiency are discussed.