Construction de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) dans les pays en développement : une application dans les entreprises d'exploitations forestières au Cameroun

Face à un environnement incertain marqué par une instabilité sans cesse croissante, les entreprises s’efforcent de rechercher la performance à la fois globale et durable considérée désormais comme un levier non seulement de pérennité, mais aussi d’avantage concurrentiel primordial (Porter et Kramer,...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Ndoumbe Berock, Isaac Bernard
Other Authors: Strasbourg
Language:fr
Published: 2017
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2017STRAB004
Description
Summary:Face à un environnement incertain marqué par une instabilité sans cesse croissante, les entreprises s’efforcent de rechercher la performance à la fois globale et durable considérée désormais comme un levier non seulement de pérennité, mais aussi d’avantage concurrentiel primordial (Porter et Kramer, 2006; Crane et Matten, 2004). Ainsi, la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) est perçue comme un thème fédérateur en sciences de gestion et de par sa dimension sociétale dans les sciences économiques et sociales prenant tout son sens dans le management opérationnel des entreprises. Considérée comme le prolongement de la prise en compte du développement durable (rapport Brundtland 1987) dans ses implications managériales, la RSE cristallise l’attention de nombreux chercheurs depuis plusieurs décennies, notamment dans sa dimension sociale, environnementale et normative (ISO 14000) depuis une vingtaine d’année et sociétale (ISO 26000) depuis les années 2000. Si la littérature foisonnante sur le concept de RSE reste en débat, force est de constater qu’elle traite très peu des mécanismes de construction des pratiques RSE et moins encore du rôle que les stakeholders jouent dans cette construction. Dans un tel contexte, prenant appui sur la stakeholder theory (Freeman, 1984; Oliver, 1991; Clarkson, 1995; Mitchell et al., 1997; Sethi, 1995; Rowley, 1997), l’analyse des données collectées suite à une investigation de huit mois auprès de six entreprises forestières au Cameroun, révèle d’une part que le modèle de Carroll (1979, 1991) de la RSE est contingent au contexte et que le comportement stratégique orienté RSE des entreprises du secteur de l’industrie forestière au Cameroun est fortement corrélé à la nationalité de l’entreprise. D’autre part, cette étude fait état de ce que la variable « champ d’activité » a un effet non déterminé sur le comportement stratégique adopté par les entreprises de ce secteur forestier. Enfin, cette recherche révèle également que la certification forestière FSC représente le gage d’un engagement volontaire en matière de RSE des entreprises d’exploitations forestières au Cameroun. La présente recherche ouvre la voie aux travaux futurs pour internaliser les pratiques de la RSE par les parties prenantes dans le management stratégique des entreprises les plus confrontées aux défis environnementaux. === In an uncertain environment that is also marked by a growing instability, firms try to seek a global and sustainable performance which is considered as a lever not only for longevity but also for competitive advantage (Porter and Kramer, 2006; Crane and Matten, 2004). Thus, corporate social responsibility (CSR) is perceived as a unifying topic in management science and, by its societal dimension, in the economic and social sciences. Considered as an extension to the consideration of sustainable development in its managerial implications (Brundtland report, 1987), CSR has been at the attention of a large number of researchers for several decades now, in particular for twenty years in its social, environmental and normative dimension (ISO 14000) and since the 2000’s in its societal nature.While the concept of CSR is still under debate in its rather large literature, it should also be noted that this literature is usually silent on the construction mechanisms of CSR practices and even more on the role that stakeholders play in this construction.In this context, and relying on stakeholder theory (Freeman, 1984; Oliver, 1991; Clarkson, 1995; Mitchell et al., 1997; Sethi, 1995; Rowley, 1997), the present analysis of the collected data from an eight-month-long in-depth investigation of six forestry firms in Cameroun yields several findings: First, the CSR model in Carroll (1979, 1991) is contingent to the context and the strategic CSR behaviour of the different firms in the forestry industry in Cameroun is strictly correlated to the nationality of these firms. Second, this study shows that the “field of action” variable has a non-significant effect on the strategic behaviour adopted by the firms in this forestry industry. Finally, this research also reveals that the Forest Stewardship Council (FSC) certification represents the deposit of a voluntary commitment in terms of CSR of the forestry exploitation firms in Cameroun. The present work also opens new lines for future research focussing on the internalisation of the CSR practices by the contracting parties in strategic management of the firms that are in direct confrontation to the environmental challenges.