Summary: | Dans le cadre d’une analyse longitudinale centrée sur l’Ile-de-France, nous abordons la question du Peak Car, hypothèse de recherche selon laquelle le plafonnement de l’usage automobile dans de nombreux pays développés pourrait être le signe d’un repli de long terme de la mobilité automobile.En utilisant les données des EGT et du panel Parc Auto depuis les années 1970, on constate que le plafonnement du kilométrage des ménages apparait dès le début des années 1990 suivie d’une baisse continue à partir de 2000, et même actuellement dans un contexte de prix bas des carburants.Face au débat sur le Peak Car, nous montrons que si le prix des carburants a joué un rôle important sur le retournement de tendance, d’autres facteurs multidimensionnels influencent. C’est le cas de la forte baisse de la mobilité des jeunes, qui s’étend aux classes d’âges plus avancés, prémisses d’un changement d’usage à venir. Certains moteurs de la croissance sont aussi en voie d’achèvement et pourraient venir renforcer le Peak Car : rapprochement de la mobilité homme/femme, fin de la hausse de la mobilité des retraités et de la diffusion sociale de la voiture. La décorrélation de l’effet du revenu, synonyme d’une saturation du besoin de mobilité, s’opère aussi sur la motorisation. Le rapprochement du comportement entre groupes de revenu pourrait venir renforcer ce phénomène.Enfin, le rôle des opinions reste incertain. La conscience écologique ne semble pas jouer sur les comportements et si l’image de l’automobile a évolué, elle conserve son attrait utilitaire, symbole d’indépendance et de liberté et demeure un objet essentiel dans les déplacements limitant le report vers d’autres modes. === As part of a longitudinal analysis focused on the Ile-de-France region, we approach the question of Peak Car, a research hypothesis that the cap on car use in many developed countries could be the sign of a long-term decline in automobile mobility.Using the data from the EGT and the Auto since the 1970s, we note that the limit on household mileage appeared in the early 1990s, followed by a continuous decline from 2000, and even now in the context of cheap fuel prices.In view of the Peak Car debate, we show that while fuel prices have played an important role in the reversal trend, other multidimensional factors are influencing. This is the case of the sharp decline in youth mobility. It also extends to the older age classes and could be the premise of a future change of use. Some engines of growth are also nearing completion and could reinforce the Peak Car: mobility between men and women is merging, the end of the increase in the mobility of retirees and the end social diffusion of the car. The decorrelation of the effect of income, synonymous with a saturation of the need for mobility, also takes place on motorisation. The merger of behaviour among income groups may reinforce this phenomenon.Finally, the role of opinion remains uncertain. Ecological consciousness does not seem to play on behaviour. And if the image of the automobile has evolved, it retains its useful appeal, symbol of independence and freedom and remains an essential object for trips limiting the transfer to others modes.
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