Caritas Patriae : loyalisme politique et foi chrétienne. La correspondance entre Nectarius de Calama et Augustin d'Hippone. Epistulae 90-91 ; 103-104 (août 408-mars 409 ap J.-C.))

La reconnaissance du christianisme comme religion de l’Empire romain eut pour conséquence, au début du Ve siècle, la suppression radicale du culte païen, tel que l’atteste la Constitution Sirmondienne 12 de l’empereur Honorius, datée du 25 décembre 407. La promulgation de cette loi provoqua de viole...

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Bibliographic Details
Main Author: Adroma Adrupiako, Frédéric
Other Authors: Paris 4
Language:fr
Published: 2017
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2017PA040146
Description
Summary:La reconnaissance du christianisme comme religion de l’Empire romain eut pour conséquence, au début du Ve siècle, la suppression radicale du culte païen, tel que l’atteste la Constitution Sirmondienne 12 de l’empereur Honorius, datée du 25 décembre 407. La promulgation de cette loi provoqua de violentes émeutes de la part des païens de Calama. Ils s’insurgeaient contre une décision qui niait maintenant une tradition multiséculaire qui avait assuré jusque-là le salut et la prospérité de l’Empire. Prenant la défense de ses concitoyens, Nectarius s’adressa alors à Augustin pour que celui-ci intervienne auprès des autorités impériales afin d’obtenir l’atténuation de peines encourues par les coupables. Nectarius plaça sa démarche sous l’autorité de Cicéron, la justifia fondamentalement par son patriotisme municipal, et montra, au passage, la plus grande aptitude du paganisme à exprimer le lien traditionnel entre religion et devoir civique. Augustin qui entra volontiers dans ce débat, se référa lui aussi à Cicéron, à d’autres auteurs classiques et à la Bible. Cette démarche lui permit d’articuler exigences morales de sa foi et idéologie patriotique romaine, et de mettre aussi en évidence le loyalisme politique des chrétiens. Cet échange est original, car il constitue un véritable dialogue théologico-politique, rendu possible grâce au même univers culturel auquel appartenaient Nectarius et Augustin. === The recognition of Christianity as the official religion of the roman empire resulted, at the beginning of the fifth century, in the radical abolition of the pagan cult, as testified in the Sirmondian Constitution 12 of Emperor Honorius, dated 25th December 407.The promulgation of this law triggered violent riots by the pagans of Calama. They rebelled against a decision that denied a multi-secular tradition that brought, until then, peace and prosperity to the Empire. Defending his fellow citizens, Nectarius addressed Augustin so that he intervenes with the imperial authorities in order to obtain a reduction of punishment against the culprits. Nectarius put his action under the Cicero’s authority, justified it fundamentally by his municipal patriotism, and showed at this occasion, the better capacity of paganism to express the link between religion and civil duty. Augustin who willingly joined this debate, also referred to Cicero, to classic authors and to the Bible. This approach allowed him to articulate moral duties of his faith and the roman patriotic ideology, and to highlight the political loyalty of the Christians. This sparring match is unusual as it constitutes an authentic theological-political dialogue made possible thanks to the similar cultural environment where Nectarius and Augustin both belonged.