Summary: | En quoi le traitement journalistique contribue-t-il à une construction de l’Histoire, quand il se confronte à la barbarie du genre humain ou aux pires déchaînements de Mère Nature ? De quels éléments de compréhension dispose-t-on dans la mémoire de ces événements ? La place occupée par le journaliste sur ces terrains en crise est intenable. Il est comme coincé dans une crise perpétuelle qu’il ne vit qu’au présent. Avec des archives conservées ou non, les traces disponibles sont très aléatoires. Je souhaite décortiquer ce que l’on appelle parfois la machine médiatique. Par une recherche approfondie mais non moins sélective des médias et des publics qui les consomment, il s’agit de trouver les clés pour comprendre comment ces crises majeures se transforment en une nouvelle Histoire focalisée sur l’instantané du journaliste qui traite de ces crises. Guerres, crimes génocidaires, tremblements de terre, tsunami : cette toile de fond ne reçoit pas le même traitement journalistique selon que l’on se situe en avril 1994 ou en janvier 2010.Interroger l’approche de ces crises qui se ressemblent mais déchirent les mémoires diversement selon que le traitement journalistique porte sur la République démocratique du Congo ou le Rwanda ; éclairer ce qui fait le terreau du misérabilisme ou suscite l’admiration dans la manière de rapporter les événements qui touchent Haïti ou le Japon ; savoir pourquoi telle ou telle direction est privilégiée dans la couverture de ces crises dans la presse imprimée francophone à travers des titres belge et français ; comprendre comment le Web bouscule les choix et la vitesse de la couverture du chaos : voici la base de cette recherche. === How does media coverage contribute to build History, when it faces Human atrocities and huge natural disasters? What keys to understanding can be found in the recollection of such events? The journalist’s position on these unstable fields is untenable. He is stuck in a permanent crisis that he can only watch as a contemporary witness. And, because records are not always held, traces are randomly available. My objective is to dissect what we may call the media spiral. Through an in-depth but nonetheless selective study of the Medias and their publics, the aim is to find keys to understanding how these major crises are turned into a new History focused on the reporter’s snapshot. Wars, genocides, earthquakes, and tsunami: this backdrop is not subject to the same media coverage depending whether we are in April 1994 or in January 2010. Questioning the approach to crises which are alike, but tear memories variously as the journalistic treatment concerns the Democratic Republic of Congo or Rwanda; decoding what is a breeding ground for ‘miserabilism’ on the one hand, and what arouses the admiration on the other hand, in the way of reporting the events which affect Haiti or Japan; trying to find out why such or such direction is favoured in the coverage of these crises in French-speaking printed press, through the study of Belgian and French titles; comprehending why the Internet rushes the choices and the race for the chaos coverage: here is the basis of this research.
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