Summary: | Les études de provenance sur l’obsidienne se développent depuis 1964 quand ont été publiés les premiers travaux de Renfrew et Cann. Ces deux chercheurs ont démontré que chaque complexe volcanique possède une signature chimique propre permettant l’attribution d’artefacts archéologiques en obsidienne à un complexe volcanique présentant la même signature. Cette attribution fondée sur la géochimie permet d’envisager des routes de diffusion de l’obsidienne soulignant les contacts et les déplacements de populations préhistoriques. De nombreux sites archéologiques situés au Proche-Orient comportent en effet des assemblages lithiques présentant des artefacts en obsidienne. La synthèse dirigée par Cauvin et al., en 1998 suggère, pour le Proche-Orient, deux grandes régions d’approvisionnement en obsidienne : l’Anatolie centrale et l’Anatolie orientale. Or, pour des raisons liées à l’histoire intérieure de la Turquie dans les années 1980-1990, peu de données de terrain ont pu être rassemblées sur les sources d’Anatolie orientale jusqu’à ces toutes dernières années. Pourtant, les comparaisons entre affleurements repérés et prélevés avant les années 1980 montrent déjà clairement l’importance de la région pour les études de provenance d’artefacts collectés lors de fouilles de sites archéologiques en Anatolie orientale (ex : Çayönü, Körtik Tepe etc.), en Syrie (Tell Brak, Tell Zeidan, Khazna) et en Irak (Tell Arpachiyah, Tell Hamoukar, Um Dabaghiyah). Cette thèse, réalisée dans le cadre de l’ANR GeObs dirigée par D. Mouralis (Univ. Rouen, IDEES) en association avec C. Kuzucuoğlu (Univ. Paris 1, LGP) et L. Astruc (Univ. Paris 1, ArScan) et E. Akköprü (Univ. Van, Turquie), se concentre sur quatre régions volcaniques d’Anatolie orientale : le Meydan-Gürgürbaba, le Nemrut, et les massifs de dômes de Solhan et Alatepe. Ce travail de recherche a exploré : 1) l’identification et la caractérisation de plusieurs gisements (= « sources ») d’obsidienne, dont certains inconnus jusque-là ; 2) la discrimination de ces affleurements en fonction de leurs caractéristiques physiques et chimiques ; 3) la reconstitution de leur mode de mise en place lorsque cela a été rendu possible. Notre travail, basé sur l’importance incontournable de la connaissance experte du terrain, constitue une méthode novatrice dans les études de provenance. === Obsidian sourcing began in 1964 with studies by Renfrew and Cann. These authors demonstrated that one given volcano there is only one chemical signature. Based on this principle, it is possible to attribute one archaeological artefact to one volcano. This attribution allows then to develop studies on the contacts/exchanges/movements between prehistorical populations which are a key to understand past socio-cultural contexts from the Paleolithic to the Chalcolithic. Lithic assemblages in archaeological sites in the Near East contain indeed obsidian artefacts. As there is no volcano emplaced south of the Eastern Anatolian highlands, the nearest volcanic areas with obsidian outcrops that would attract near-eastern populations are located in Central and Eastern Anatolia (Cauvin et al., 1998). Taking advantage of the opening of Eastern Anatolia to field researches after 2000, and aiming at collecting scientific field data about obsidian sources in that region (especially on the volcano/outcrop scales geological and geomorphological contexts), the GéObs Project has obtained a 3 to 4 years ANR support for the study of the volcanic regions of Eastern Anatolia. Among these regions, four are concerned by our study: the Meydan-Gürgürbaba, Nemrut, Solhan and Alatepe regions. The ANR project GéObs, led by D. Mouralis (Rouen Univ./IDEES), associated with C. Kuzucuoglu (Paris 1 Univ./LGP) and L. Astruc (Paris 1 Univ./ArScan) enhances: 1) the identification of obsidian outcrops (some of which had not yet been identified), 2) the discrimination of these outcrops according to their characteristics (accessibility and types), 3) the characterization of obsidian glass (micro facies; geochemistry; mineralogy), and consecutive reconstruction of their emplacement modes. This research, based on the necessary completeness of data collection in the field, demonstrates the importance of such a new approach in the domain of “obsidian sourcing” researches.
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