Summary: | Au XVIIe siècle, commerce et guerre étant étroitement liés (Pocock), les auteurs de cette époque accordent une grande importance aux liens entre conflits et monnaie. Cette thèse met en évidence comment la conception de la monnaie, sous forme de métaux précieux, influence la manière d’envisager la question de l’enrichissement chez Colbert, Vauban et Locke. Elle montre également quelles sont les implications en matière de politiques économiques et de relations sociales. Ces auteurs développent ainsi une pensée pouvant être qualifiée«d’hétérodoxe», en opposition à l’orthodoxie d’Adam Smith qui critique vivement leur question d’une quantité de monnaie nécessaire au fonctionnement du système économique. Dans ce cadre, quatre questions sont traitées. La première consiste à mettre à jour les effets sociaux d’une économie monétaire : l’apparition d’un conflit entre propriétaires terriens et détenteurs de monnaie et la création du gouvernement civil. La seconde permet de souligner le lien entre les relations sociales et les politiques monétaires à mener – à savoir favoriser l’intérêt des marchands ou maintenir une stabilité sociale? La troisième question aborde alors le rôle du gouvernement et des leviers dont il dispose. Le gouvernement doit garantir une quantité de monnaie appropriée, maintenir une balance commerciale excédentaire et faire circuler la monnaie, via une stabilité monétaire ou encore une réforme fiscale. Enfin la dernière question permet d’appréhender le rôle du commerce international. Celui-ci, n’est qu’un moyen de faire circuler la richesse créée au niveau national, selon ces auteurs. Par ailleurs, seul le commerce international permet l’entrée de monnaie sous la forme de métaux précieux. === In the 17th century, trade and war are deeply related (Pocock). Thus, authors from thatperiod gave a great importance to the links between conflicts and money. This PhD aims at understanding how the idea of money, as a precious metal, influences Colbert’s, Vauban’s and Locke’s thinking about the question of the enrichment. It further studies the implications of this approach for economic policy and social relations. These authors can be considered as« heterodox » in opposition to the orthodoxy of Adam Smith who sharply criticized their investigation of an appropriate quantity of money needed to ensure the good functioning of an economic system. In this framework, four questions are analysed. The first one discusses the social effects of a monetary economy in the form of the appearance of a conflict between the landed men and the moneyed men, that ultimately leads to the establishment of a civil government. The second one underlines the link between social relations and the required monetary policies: shall measures favour merchants’ interest or shall they maintain social stability? This brings the reader to the third question, which is to define the role of the government and its means of action. The government must ensure that an appropriate quantity of money, maintain a trade surplus and make money circulate. This can be achieved through a monetary stability or by implementing fiscal reform. Finally, the last question revolves around the role of international trade. According to these authors, it is mainly a mean allowing wealth which is created inside the country, to circulate. Besides, international trade is the only way to have inflows of precious metal, thus increasing the quantity of money in the country.
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