Summary: | Mots clés : catholicisme social, entreprises, microhistoire, municipalité, mutualité, prévoyance & protection sociale, régulation, savoirs et savoir-faire, sociétés de secours mutuelsCette thèse traite des formes de régulation sociale mises en œuvre par les acteurs grenoblois au XIXe siècle et au cours de la première moitié du XXe siècle. Pour les élites, qui participent plus ou moins activement à leur élaboration en fonction du contexte sociopolitique, ces formes doivent assurer la « paix sociale ». Ces dernières s’adressent en priorité aux populations qu’ils jugent à risque : les gens de métiers au XIXe siècle, puis les populations ouvrières qualifiées de l’industrie au cours de la première moitié du XXe siècle. La spécificité de cette recherche réside dans sa démarche microhistorique. Elle s’attache, d’une part, à l’étude des individus et des acteurs collectifs qui conçoivent et administrent les organismes de régulation, à leurs parcours, savoirs et savoir-faire. Elle porte également son attention aux acteurs qui bénéficient de ces organismes, à leurs itinéraires et stratégies de protection.Ce travail montre que la régulation sociale se désencastre de ses milieux d’application à la fin du XIXe siècle. Ce désencastrement est physique et social. Au tournant des XIXe et XXe siècles, le savoir et le savoir-faire des catégories populaires sont disqualifiés au profit de l’objectivation du social, celle-ci étant jugée plus à même de régler la question sociale. Cette objectivation, conduite par les nouvelles élites républicaines, est réalisée en dehors des terrains d’application des politiques de régulation sociale. Dès le début du XXe siècle, les catégories populaires ne participent plus que marginalement à l’administration du social. === ...
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