Summary: | Dans un contexte de mondialisation et d’urbanisation, la rapide industrialisation des pays dits émergents se traduit par de profondes transformations dans les modes de vie et de consommation. S’engage alors un processus de transition nutritionnelle particulièrement intense : les carences nutritionnelles et les maladies infectieuses reculent, bien qu’elles persistent, tandis que l’obésité et les maladies chroniques associées atteignent des niveaux endémiques. Dans les faits, le processus de transition nutritionnelle ne se déroule pas de manière homogène au niveau mondial et au sein même d’une société donnée. D’importants enjeux sociaux, économiques et culturels semblent effectivement en découdre. Dans l’optique d’explorer la nature de ces enjeux, la thèse se focalise sur le cas du Mexique, un pays émergent ayant pleinement engagé son processus de transformation nutritionnelle depuis les années 1980. Dans un premier temps, l’analyse des déterminants socioéconomiques de la corpulence montre que l’excès de poids affecte particulièrement une classe moyenne basse éclosant de la pauvreté. Le manque d’éducation et l’obtention d’un revenu additionnel apparaissent comme des facteurs de risques pour les pauvres. Dans un deuxième temps, l’évaluation des effets de la corpulence sur l’échec scolaire et professionnel met en évidence les moyens par lesquels l’obésité et l’accumulation de graisse abdominale réduisent les capacités d’ascension socioéconomique d’un individu. Enfin, l’étude du programme de transferts de fonds conditionnels mexicain suggère que les programmes sociaux constituent l’une des meilleures solutions pour rompre le cercle vicieux mêlant pauvreté et obésité. Puisque la composante conditionnelle du programme contrebalance les externalités négatives liées à un revenu additionnel, ce type d’intervention améliore significativement les connaissances sanitaires et nutritionnelles des bénéficiaires adultes, et à terme les comportements associés. En conclusion, la thèse met en relief la nécessité pour les pouvoirs publics de prendre simultanément en compte les aspects sociaux, économiques et culturels de l’obésité. === In the context of globalization and urbanization, the rapid industrialization of emerging countries drives on deep transformations in lifestyles and consumption habits. Hence, an intense process of nutrition transition occurs: nutritional deficiencies and infectious diseases decline, but persist, while obesity and comorbidities reach endemic levels. Facts point that nutrition transition process is not homogenous at the worldwide level and within a given society. Such heterogeneity can be explained by the presence of social, economic and cultural factors. In order to explore the relationship between these factors and obesity, the study focuses on Mexico, an emerging country which has fully begun its nutrition transition process since the 1980s’. First, I analyze the socioeconomic determinants of body-mass and show that weight gain particularly affects a lower middle class on the verge of poverty. Both the lack of education and earning an extra income appear to be risk factors for lower social categories. Furthermore, I study the effects of body-mass on educational and occupational failures. The findings uncover mechanisms by which both obesity and central adiposity reduce one’s capacity to climb the socioeconomic ladder. Finally, I assess the impact of the Mexican conditional cash transfers’ program on adult body-mass. The results suggest that social programs constitute an adequate intervention to break the vicious cycle of poverty and obesity. Since the conditionalities counterbalance negative externalities from an extra income, such programs significantly improve health and nutritional knowledge and behaviors of participants. To conclude, the thesis dissertation emphasizes the necessity for policy makers to simultaneously take into account social, economic, and cultural aspects of obesity.
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