Poesía e historia en el último tercio del siglo XX español : el caso de Javier Egea (1952-1999)

L’élan créateur consécutif à la guerre civile espagnole (1936-1939) reste très vif dans les générations de poètes qui écrivent en Espagne vers les années 50 ; c’est ce que l’on appelle poesía social, où l’on classe habituellement des noms tels que Blas de Otero, Gabriel Celaya ou José Hierro. Le ton...

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Bibliographic Details
Main Author: Cánovas Vidal, Ana Belén
Other Authors: Bordeaux 3
Language:es
fr
Published: 2017
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2017BOR30014/document
Description
Summary:L’élan créateur consécutif à la guerre civile espagnole (1936-1939) reste très vif dans les générations de poètes qui écrivent en Espagne vers les années 50 ; c’est ce que l’on appelle poesía social, où l’on classe habituellement des noms tels que Blas de Otero, Gabriel Celaya ou José Hierro. Le ton combatif des années de guerre (Alberti, Hernández) devient alors résigné et seule une pointe d’espoir semble surgir de cette poésie radicalement solidaire. Quelques années plus tard, pour une nouvelle génération poétique (Jaime Gil de Biedma, José Agustín Goytisolo, entre autres) il ne s’agit plus d’écrire une poésie de circonstances, mais de donner voix à leurs inquiétudes personnelles, même si celles-ci sont étroitement liées au devenir collectif de leur pays. Habituellement on considère que ce type de poésie engagée termine avec l’avènement, dans les années 70, des Novísimos, groupe de poètes cherchant, bien au contraire, à faire une poésie aux antipodes de la triste réalité espagnole. Ces poètes ont besoin d’actualiser un horizon lyrique suranné et de donner à la poésie une dimension ludique absente de la poésie espagnole depuis les avant-gardes des années 20-30. Il n’en est pas moins que cette prise de position très critiquée constituait également une réaction subversive. Pour ces jeunes poètes il fallait résolument aller de l’avant et ne pas laisser la poésie espagnole, qui avait connu des heures si brillantes, s’engouffrer elle aussi dans les enfers d’un régime dictatorial. Ce changement de paradigme va à son tour se voir en quelque sorte interrompu dans les années 80 par le groupe poétique La otra sentimentalidad, qui revient à la poésie liée étroitement à l’histoire, cette fois-ci en pleine movida, ce mouvement social et culturel qui dynamitait les mœurs espagnoles et qui coïncidait avec l’arrivée des socialistes au pouvoir, en 1982. Il s’agira désormais de concevoir la littérature comme discours idéologique et d’en assumer l’historicité radicale. Javier Egea, membre fondateur du groupe de Grenade et figure centrale de ce travail, s’évertue non seulement à intégrer les réflexions matérialistes dans son œuvre, surtout dans ses recueils capitaux (Troppo mare, de 1984, Paseo de los tristes, de 1982, et Raro de luna, de 1990), mais aussi à cultiver une poésie qui évoque les événements historiques de manière directe, notamment dans ses poèmes dispersés ou inédits. C’est sur cette œuvre et sur les liens qui se tissent entre poésie et histoire dans le dernier tiers du XXe siècle espagnol que ce travail se propose de réfléchir. === The creative impulse resulting from the Spanish Civil War (1936-1939) remained very vivid in the generations of poets who wrote in Spain in the 1950s; this is called social poetry, where authors as Blas de Otero, Gabriel Celaya or José Hierro are usually classified. The combative tone of the war years (Alberti, Hernández) then became resigned and only a hint of hope seemed to arise from this radically solidary poetry. A few years later, for a new poetic generation (Jaime Gil de Biedma, José Agustín Goytisolo, among others), it is no longer a question of writing a poem of circumstances, but of giving voice to their personal anxieties, even if those anxieties are closely linked to the collective future of their country. Usually it is considered that this type of committed poetry ended with the advent, in the 70s, of the Novísimos, a group of poets were seeking, on the contrary, to make a poetry at the antipodes of the mournful Spanish reality. These poets needed to actualize an outdated lyrical horizon and to give poetry a playful dimension absent from Spanish poetry since the avant-gardes of the years 20-30. Nevertheless, this highly criticized position was also a subversive reaction. For these young poets it was necessary to resolutely go forward and not let the Spanish poetry, which had known such brilliant hours, also plunge into the underworld of a dictatorial regime. This paradigm shift will in turn be seen in some way interrupted in the 80s by the poetic group La otra sentimentalidad, which returns to poetry closely linked to history. This period coincided with the arrival of the Socialists in power in 1982 and the movida, a social and cultural movement life which dynamited the Spanish manners. It will now be a question of conceiving literature as an ideological discourse and assuming its radical historicity. Javier Egea, founding member of the Grenada group and central figure of this work, strives not only to integrate the materialistic reflections in his work, especially in his capital collections (Troppo mare, 1984, Paseo de los Tristes, of 1982, and Raro de luna, of 1990), but also a poetry directly related to the historical events, especially in his dispersed or unpublished poems. This thesis proposes a reflection on this work and on the links between poetry and history in the last third of the Spanish twentieth century.