Summary: | La consommation d’aliments biologiques et sa part relative dans le régime alimentaire n’ont été que peu étudiées. De même, les profils nutritionnels et de santé, les motivations et les pratiques de tels consommateurs ne sont que rarement décrits. L’objectif de cette thèse était d’étudier et de caractériser les profils des consommateurs de produits issus de l’agriculture biologique sur le plan nutritionnel, de la santé et des pratiques. Les données de la cohorte NutriNet-Santé incluant des adultes français ont été exploitées. Les résultats de cette thèse ont montré qu’une forte consommation de produits bio était associée à une meilleure qualité nutritionnelle globale du régime. Le régime des très forts consommateurs de bio était ainsi souvent caractérisé par une place importante donnée aux produits végétaux et aux produits complets en particulier. La mise en oeuvre d'une analyse typologique a mis en évidence une diversité de profils des consommateurs sur le plan nutritionnel d'une part et sur les modes de production d'autre part. Ces différents profils de consommateurs étaient marqués par des différences sur le plan des caractéristiques sociodémographiques, des modes de vie, des pratiques d’achat et des motivations d’achat. Par ailleurs, la probabilité de présenter le syndrome métabolique était plus faible chez les forts consommateurs de bio comparés aux faibles consommateurs. L’étude cas-témoins a montré chez les forts consommateurs de bio une teneur significativement plus faible de certains résidus de pesticides dans les urines (2-(diethylamino)-6-méthylpyrimidin-4-ol/one total, en DETP et DMTP et en 3-PBA). Les conclusions des premières analyses transversales sur les marqueurs de santé restent à confirmer dans des études prospectives. L’ensemble de ces travaux souligne la nécessité de considérer toutes les dimensions de l’alimentation (structure du régime et mode de production bio ou conventionnel) dans les futures études sur les potentiels effets de la consommation de bio sur la santé. Ces résultats plaident également pour l’intégration d’une diversité de profils de consommateurs lors de l’élaboration de stratégies visant à encourager les consommations alimentaires durables. === Few data are available regarding the contribution of organic foods to the diet. In addition, dietary patterns, nutritional and health status of organic food consumers have rarely been described. The objective of this thesis was to study the characteristics of different groups of organic food consumers in terms of nutritional intakes, health status and practices. Data of the cohort NutriNet-Santé including French adults were analysed. The results showed strong dietary behaviour correlates associated with high organic food consumption. Higher levels of organic food consumption were related to healthier dietary patterns. Dietary patterns of high organic food consumers were characterised by high consumption of plant-based products, and wholegrain products in particular. A cluster analysis has underlined a diversity of profiles of consumers in terms of dietary patterns and mode of food production. Disparities in sociodemographic and lifestyle patterns were observed across clusters. Furthermore, the probability of having the metabolic syndrome was lower among high organic food consumers. The case-control study showed significantly lower levels of some pesticide residues (2-(diethylamino)-6-methylpyrimidin-4-ol/one total, DETP, DMTP and 3-PBA) among high organic food consumers compared to low organic food consumers. Prospective studies are needed to confirm these findings. To accurately assess potential effects of consumption of organic products, future etiological studies need to take into consideration all components of the diet (dietary patterns as well as level of organic food consumption in the diet). These results highlight the importance of the integration of a diversity of consumers’ profiles when developing strategies aimed at promoting sustainable food practices.
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