Summary: | Depuis une trentaine d’années, des recherches en linguistique et en psycholinguistique ont permis de mieux comprendre l’appropriation de la langue écrite par le jeune enfant. De façon complémentaire, des travaux, à visée didactique, ont questionné les pratiques d’enseignement afin de mettre au jour celles qui sont le plus favorables à l’appropriation de l’écriture. Plusieurs études concluent que les activités d’écriture approchée, par la résolution de problèmes graphiques, suivie d’un entretien métagraphique et accompagnée d’un étayage serré de l’enseignant, facilitent la conceptualisation de la langue écrite dans les premières années de l’apprentissage. Notre recherche s’inscrit dans ces différents paradigmes. Ainsi, notre analyse met en regard l’évolution des compétences scripturales et métalinguistiques des élèves et les pratiques observées d’enseignement de l’écriture mises en œuvre par leurs enseignants. A cette fin, deux classes, de 23 élèves, âgés de 5 à 8 ans, ont été suivis du milieu de la dernière année de maternelle à la fin de la 2ème primaire et régulièrement soumis à des épreuves évaluant leurs compétences d’écriture, de lecture et leurs compétences métagraphiques. Nous nous appuyons plus particulièrement sur les résultats obtenus par 15 élèves, issus des deux groupes, qui ont participé à l’ensemble des évaluations, menées aux 7 moments de la recherche. L’analyse de deux pratiques d’enseignement de l’écriture, observées en début, milieu et fin de 1ère primaire, est croisée avec les résultats longitudinaux obtenus par les 15 élèves de notre échantillon. L’étude de cas confirme les bénéfices de la pratique régulière d’écriture approchée sur le développement des compétences évaluées chez les élèves. Moyennant certains aménagements, les grilles d'analyse élaborées pour cette étude (analyse des compétences de scripteur, des verbalisations métagraphiques et des actions d’enseignement de l’écriture) pourront être utilisées en formation d'enseignants. === The researches led in linguistics and in psycholinguistics since thirty years enabled to understand better the appropriation of written language by young children. In a complementary way, works, with didactic aims, questioned teaching practices to bring to light those who are the most favorable to the appropriation of spelling. Several studies conclude that invented spelling activities, including the resolution of orthographic problems, followed by a metagraphic interview and along with a tight feedback of the teacher, facilitate the conceptualization of written language in the first years of the learning. Our research joins in these various paradigms. To understand the essence of young writers’ written productions, our analysis looks simultaneously at the evolution of the students’ scriptural and metalinguistic skills and at the observed practices of teaching to spell implemented by their teachers. To this aim, two groups of 23 pupils, from 5 to 8 years old, were followed from the middle of the last year of kindergarten to the end of the 2nd year of primary school. The pupils were regularly submitted to tests to assess their spelling and reading skills and their metagraphic skills. We lean more particularly on the results of 15 students, from both groups, which participated in all the assessments, led at the 7 moments of the research. The analysis of two practices of teaching to spell, observed at three moments (at the beginning, middle and at the end) of the 1st year of primary school, is crossed with the longitudinal results obtained by the 15 students of our sample. The case study confirms the benefits of the regular practice of invented spellings on the development of the assessed skills. The methodological tools of analysis developed for this study (analysis grid of writer’s skills, of metagraphic verbalizations and of actions of teaching to spell) can be used in teachers' training, under some adjustments.
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