Summary: | Les parallélismes entre Jude et 2-Pierre esquissent une trame presque parfaite, en réponse au problème posé par ceux qui « renient le Maître ». Une étude synoptique systématique la met en évidence ; pour autant, chaque lettre possède sa propre architecture ; confronter ces deux démarches, moyennant une méthodologie spécifique, permet d’établir que 2-Pierre dépend de Jude. D’une lettre à l’autre, un autre problème s’est fait jour : quid de la (seconde) parousie de Christ ? « Pierre » opère un puissant travail de réécriture et, conjointement, élabore une théologie originale de l’inspiration. Si les deux textes ont choisi la forme épistolaire « catholique », et testamentaire pour 2-Pierre, Jude suit un modèle oraculaire, quand 2-Pierre adopte le genre « disputation speech ». La mise en intrigue des rapports entre les deux lettres permet d’esquisser des trajectoires théologiques. En réponse au second problème, 2-Pierre propose des principes herméneutiques originaux ; c’est sans doute un écrit à visée anti-millénariste, un témoin privilégié et un acteur important du processus de proto-canonisation en cours. Pour cela, il s’appuie sur une « christologie haute ». === Parallelisms between Jude and 2-Peter outline an almost perfect framework, to reply to the problem of those who “deny the Master”. A framework seen through a systematical synoptic study ; however, each epistle possesses its own architecture ; confronting these two steps allows to establish that 2-Peter depends on Jude. From one letter to the other, a second problem appears : what can be said of the (second) Parousia of Christ ? “Peter” demonstrates a great deal of rewriting, and, jointly, elaborates an original theology of inspiration. If the two texts chose the “catholic” epistolary form, and 2-Peter a testamentary one, Jude follows an oracular pattern, while 2-Peter assume the “disputation speech” genre. The plotting of the relation between the two letters alows us to sketch theological trajectories. In particular, in response to the second problem, 2-Peter puts forward original hermeneutical principles ; it is probably an anti-millenarist work, a privileged testimony and an important actor of the current proto-canonisation process. For that very reason, 2-Peter leans on a “high christology”.
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