Errance identitaire, errance scripturale : Patrick Modiano, W. G. Sebald, Fred Wander et la littérature de l'après

Le Français Patrick Modiano (1945-), l’Allemand W.G. Sebald (1944-2001) et l’Autrichien Fred Wander (1917-2006) : trois écrivains de l’errance, affectés par l’absence des témoins, la disparition des traces et les lacunes du passé au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Leurs oeuvres sont hantées pa...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Julien, Aurélie
Other Authors: Rennes 2
Language:fr
Published: 2016
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2016REN20036/document
Description
Summary:Le Français Patrick Modiano (1945-), l’Allemand W.G. Sebald (1944-2001) et l’Autrichien Fred Wander (1917-2006) : trois écrivains de l’errance, affectés par l’absence des témoins, la disparition des traces et les lacunes du passé au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Leurs oeuvres sont hantées par les blancs de la mémoire et les brisures identitaires : exilés contraints de quitter leur Heimat afin d’êtres sauvés du nazisme, ou bien exilés volontaires lorsqu’ils entreprennent des voyages identitaires, les personnages des trois auteurs sont construits de ruines, de pièces manquantes. Les trous de mémoire, les failles de l’être, les incertitudes et les dialogues avec le hors-texte (l’espace extérieur, l’Histoire passée, la mémoire de chacun, le lecteur, les oeuvres antérieures) constituent la matière même de l’écriture. Errant entre fiction et réalité, oscillant entre roman, (auto)biographie, roman de formation, rapport d’enquête et mémoires, Voyage de noces et Dora Bruder de Modiano, Les Émigrants et Austerlitz de Sebald, Hôtel Baalbek et Das gute Leben de Wander sont des récits hybrides qui entremêlent les voix, brouillent les pistes, rassemblent mémoire collective, individuelle et culturelle et semblent laisser le sens des textes (en termes de direction, voire de fin, et de signification) et leur transmission en suspens. L’errance investit dès lors l’identité et la mémoire des textes eux-mêmes et renouvelle la question de la tâche dulecteur après 1945. === The French writer Patrick Modiano (1945-), the German writer W.G. Sebald (1944-2001) and the Austrian writer Fred Wander (1917-2006) consider the relationship between errance and literature after 1945: They are moved by the absence of the witnesses and the disparition of the past after World War II. Their books are haunted by memory lapses and identity disorder and they present a lot of trips accross worlds ; the characters of Modiano, Sebald and Wander are in exile or in transit, far away from their Heimat, and there are searching for missing peaces of their identity. The memory gaps and errors, the difficulty of being, the uncertainties and the dialogues with the out of text world (the space outside the text, the past History, the recall, the reader, the intertextuality and intermediality) compose the matter of writing. The books by the three writers, Honeymoon and Dora Bruder by Modiano, The Emigrants and Austerlitz by Sebald, Hôtel Baalbek and Das gute Leben by Wander, are wandering between fiction and reality and not corresponding the literary norms: are they novels,Bildungsromane, investigation reports, memoirs, or (auto)biographies? These hybrid and multi-level narratives combine voices, confuse the issue, collect the individual, collective and cultural memory and keep the meaning and the direction of the texts, so the narrative transmission, in suspense. The trope of errance leads also to the exploration of the identity and the memory of the texts themselves and the (re)consideration of the role of the reader after 1945.