Summary: | Pour étudier les acteurs et les activités qui façonnent les mondes de la richesse, la thèse propose une approche relationnelle et articule les notions d’identification, de conversion et de soutien statutaire. Cela conduit tout d’abord à se demander comment l’État, au travers de la création d’un impôt sur la fortune, et les conseillers patrimoniaux, lorsqu’ils distinguent une clientèle d’ayants droit du tout venant, identifient et fabriquent différents groupes de fortunés. En examinant ensuite les modalités concrètes de prise en charge des capitaux, on discute l’hypothèse d’une compétence financière des fortunés, on montre que la transformation de l’argent en marques visibles de richesse n’est pas le fait de tous et on s’arrête sur les résistances discrètes que peut susciter l’impôt. Enfin, les activités des conseillers patrimoniaux sont examinées. En façonnant en douceur les patrimoines et les dispositions économiques de leurs clients et en leur apprenant à jouer avec les règles de droit sans craindre de sanctions, ces professionnels ne se limitent pas à faire fructifier des capitaux et constituent plus largement des gardiens du statut. === Wealth worlds are based on a set of activities and actors making the capital work. First, a relational approach to wealth sheds light on how government, by introducing a wealth tax, and wealth managers, by segmenting clients, identify and produce distinct groups of wealthy people. Then, the practical arrangements for capital management are examined. I discuss the assumption of wealthy financial skill and show that turning money into visible symbols of wealth is not the fact of all. Everyday forms of resistance to taxation are also studied. What wealth managers do is finally considered. They are not only helping clients to grow their assets, but they also mark these assets, shape softly their clients’ economic dispositions and teach them how to play with the rules. By doing so, this curator group produces, ensures and protects clients’ prestigious status.
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