Architectes sans architecture : le dispositif éditorial et les aspirations a la figure de l’architecte-intellectuel : Paris, 1958-1974

La période qui s'étend de la fin des années 1950 à la fin des années 1970 est marquée, en France, par de profonds bouleversements sur le plan politique, économique et social ; bouleversements qui trouvent un écho dans les grandes questions qui traversent le champ architectural. On passera de la...

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Bibliographic Details
Main Author: Patteeuw, Véronique
Other Authors: Paris Est
Language:fr
Published: 2016
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2016PESC1009
Description
Summary:La période qui s'étend de la fin des années 1950 à la fin des années 1970 est marquée, en France, par de profonds bouleversements sur le plan politique, économique et social ; bouleversements qui trouvent un écho dans les grandes questions qui traversent le champ architectural. On passera de la Reconstruction de la France toute azimut à la crise urbaine, et du constat d'échec de l'urbanisme moderne au retour à la question de la ville, de l'histoire et des fondements de la discipline architecturale. Cette mutation est vécue et nourrie par la génération des architectes-intellectuels formés dans les années 1960 à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts à Paris. Ayant contribués à la mise en abîme des structures pédagogiques de leur école, ces élèves-architectes sont devenus les acteurs principaux de la fondation des Unités Pédagogiques d'Architecture et de la naissance de la recherche architecturale en France. Portés par la question de l'autoreprésentation, ils revendiquent l'importance d'une ré-intellectualisation de leur discipline et se positionnent à l'encontre d'une pratique architecturale pragmatique. Leurs actions s'expriment, s'articulent et se concrétisent au sein d'une série de revues initiées, fondées et/ou investies par ces acteurs même. Si la question de l'autoreprésentation devient le référentiel et l'enjeu central de ces architectes, c'est au travers de leurs activités éditoriales qu'ils repensent leur enseignement, leur métier et leur pratique. L'objectif de la thèse est de mettre en évidence, d'une part le renouvellement des problématiques et des aspirations de ces architectes français, et d'autre part le rôle productif du dispositif éditorial dans la conception des nouvelles représentations qu'ils proposent. Si leurs activités éditoriales permettent d'articuler les relations entre le champ architectural, leurs positions et leurs aspirations, elles mettent également en évidence en quoi les outils éditoriaux à disposition construisent les différentes facettes de la figure de l'architecte-intellectuel qu'ils désirent devenir. La thèse vise à éclairer l'implication des activités éditoriales sur la pensée architecturale des années soixante, sur le décloisonnement de la pédagogie architecturale et sur la mutation de l'autoreprésentation des jeunes architectes. Elle démontre également en quoi ces revues ont contribué à la mise entre parenthèse de la pratique architecturale qui aboutit in fine à des architectes sans architecture === In France, the period that stretches from the end of the 1950s to the end of the 1970s is marked by major political, economic and social upheavals. These upheavals reverberate in the pressing questions that permeate the architectural field, which passes from the Reconstruction of France to urban crisis, and from the assessment of the failure of modern urbanism, to return to questions of the city, history and the foundations of the discipline of architecture. This transformation was experienced and fostered by the generation of architect-intellectuals trained in the 1960s at the Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts in Paris. Having contributed to the critical evaluation of the pedagogical structures of their school, these student-architects became the principal actors of the foundation of the Unités Pédagogiques d'Architecture, and of the birth of architectural research in France. Driven by the issue of self-representation, these architects insisted upon the importance of a re-intellectualization of their discipline, and positioned themselves in opposition to a pragmatic architectural practice. Their actions were expressed, revolved around, and were concretized by a series of magazines initiated, founded and/or actively contributed to by these same actors. If the issue of self-representation became the frame of reference and the central concern for these architects, it is through their editorial activities that they rethought their teaching, their profession and their practice. The aim of this dissertation is to highlight on the one hand, the renewal of the issues and aspirations of these French architects, and on the other, the productive role played by the editorial apparatus in the elaboration of the new representations that these actors proposed. If their editorial activities enabled them to articulate the relationships between the architectural field, their positions and their aspirations, they also highlighted to what extent these available editorial tools constructed the different facets of the figure of the architect-intellectual that these young architects wished to become. The dissertation seeks to illuminate the implications of these editorial activities on architectural thought during the 1960s, on the breaking down of established architectural pedagogy, and on the transformation of the self-representation of these young architects. The dissertation also demonstrates to what extent these magazines contributed to the putting aside of architectural practice, and ultimately, to architects without architecture