Summary: | La Cité de Dieu, initiée par Charles V et réalisée vers 1375 par Raoul de Presles, est une référence importante à la fin du Moyen Âge. L’iconographie de trois manuscrits illustrés par l’enlumineur parisien Maître François, dans le dernier tiers du XVe siècle (Paris, BnF, fr. 18-19 ; Paris, Bibl. Sainte-Geneviève, ms 246 ; La Haye, Meermanno-Westreenianum Museum 10 A 11 et Nantes, Bibl. munic., ms 8), livre un éclairage particulièrement intéressant sur la manière dont ce texte pouvait être lu. Après un chapitre préliminaire rappelant la place du De civitate Dei dans la pensée médiévale, la première partie analyse comment la première mise en français, assortie de commentaires, infléchit le texte augustinien vers une dimension encyclopédique et politique. Toutefois, sa tradition illustrée, entre 1375 et 1370, révèle les modalités propres de son appropriation par les laïcs. La deuxième partie se focalise sur le corpus. Leur présentation historique et codicologique établie, l’étude s’attache à définir la cohérence du cycle commun aux trois témoins dans un rapport texte et images ; puis à établir le caractère unique du codex La Haye- Nantes dont l’exhaustivité permet d’approfondir la part respective de la traduction et des commentaires, mais aussi d’autres sources textuelles, dans la conception de l’illustration. La troisième partie aborde la question même des procédés mis en œuvre et des modèles utilisés par l’artiste pour réaliser cette imagerie complexe ; et cette analyse permet de déceler l’ascendant du commanditaire dans l’élaboration de l’unicum, ainsi que son appropriation du texte. La Cité de Dieu est alors devenue un emblème, un « miroir du prince » et, de ce fait, la série retenue annonce la fin de tradition illustrée du texte. === The City of God, commissioned by Charles V and completed around 1375 by Raoul de Presles, is an important reference to the late Middle Ages. The iconography of three manuscripts illustrated by the Parisian illuminator Maître François, in the last third of the fifteenth century (Paris, BNF, fr 18-19;. Paris, Bibl Sainte-Geneviève, 246 ms;. The Hague, Meermanno-Westreenianum Museum 10 a 11 and Nantes, Biblio. munic., 8 ms), delivers a particularly interesting light on how this text could be read. After a preliminary chapter recalling the role of the De Civitate Dei in medieval thought, the first part analyzes how the first French translation with matching commentaries inflects the Augustinian text toward an encyclopaedic and political dimension. However its illustrated tradition, between 1375 and 1370, reveals the particular modalities of appropriation by the laity. The second part focuses on the corpus. Their historical and codicological presentation established, the study seeks to define the coherence of the common cycle to the three witnesses in a text and image rapport; and to establish the uniqueness of the codex The Hague-Nantes whose completeness deepens the respective share of the translation and commentaries, but also other textual sources in the design of the illustration .The third part addresses the issue of the processes involved and models used by the artist to realise this complex imaging; and this analysis can detect the influence of the sponsor in the development of the "unicum" and its appropriation of the text. The City of God then became an emblem, a "mirror of the prince" and therefore the chosen series heralds the end of tradition illustrated text
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