Summary: | Ce travail porte sur la réception d’Apulée (IIe siècle de notre ère) dans la littérature italienne du XXe siècle, et plus précisément sur le cas d’Alberto Savinio (1891-1952). L’étude de la relation entre les deux auteurs a été abordée selon une perspective interdisciplinaire ayant pour but de faire interagir le point de vue des études italiennes avec celui de la philologie latine. Cette recherche concerne la manière dont Alberto Savinio a lu et « réécrit » les Métamorphoses d’Apulée, roman aussi connu sous le titre de L’Âne d’or. Elle tâche de comprendre, d’une part, les raisons qui ont poussé plusieurs fois l’auteur italien vers ce texte ancien, d’autre part, les résultats esthétiques et philosophiques de sa réélaboration, laquelle s’étend sur une période de vingt ans environ, dès le début des années vingt jusqu’à la fin des années quarante. Par ailleurs, nous avons saisi de la réception savinienne d’Apulée tout un ensemble de problématiques et d’outils conceptuels qui ont permis de réaliser un approfondissement de l’analyse du texte des Métamorphoses. L’aspect le plus évident des réécritures réalisées par Alberto Savinio est, du point de vue formel, la réélaboration de la complexité des structures de l’énonciation propres à son modèle, ainsi que l’héritage de certaines pratiques métalittéraires. Nous avons de ce fait étudié le fonctionnement de la métalepse dans ce texte latin et, à l’aide de ce concept, nous avons élucidé certains passages du roman particulièrement difficiles, afin d’en améliorer la compréhension et de faciliter l’établissement critique du texte. === The object of this research concerns the reception of Apuleius’ Metamorphoses in the 20th century Italian literature and, more precisely, the relationship between Apuleius and the Italian writer Alberto Savinio (1891-1952). This topic has been considered from an interdisciplinary perspective, in order to integrate the point of view of Italian studies with that of Latin philology. On the one hand, this research explores the way in which Alberto Savinio has read and “rewritten” the text of Metamorphoses during a long period of his multifaceted literary career, from the middle of the nineteen-twenties until the end of the nineteen-forties. The aim of the analysis is to understand the reasons which led Savinio to reflect on important issues of his time, which concern, for instance, the problem of evil in its relationship with human nature, through his interpretation of Apuleius’ work, as well as the philosophical and aesthetical results of his elaboration.On the other hand, we have come to grips with Savinio’s reception of this ancient text together with a set of problematics and conceptual devices that permits a more thorough comprehension of the Apuleian work in itself. This research investigates the function of metalepsis – a concept first identified by Genette – in Metamorphoses’ novel, elucidating its pivotal role for the construction of meaning. Furthermore, it shows how this concept allows us to deal in a more attentive way with some issues of a text-critical nature, in particular concerning the prologue (with the problem of speaker’s identity) and the authorial sphragis at the end of the novel.
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