Summary: | Le témoignage de quelques artistes balinais et non balinais est le point de départ de cette recherche sur les pratiques du topeng balinais, ainsi que les enjeux interculturels qui ont été soulevés à partir de ces expériences. Dans le milieu théâtral, Bali le récit-témoignage d’Antonin Artaud sur le théâtre balinais posera les bases de la création d’une imagerie de Bali et de ses manifestations performatives. À partir des années 1970, de nombreux artistes de théâtre voyagent à Bali pour apprendre in loco ces manifestations artistiques, en particulier le topeng. Inversement, des artistes balinais voyagent à l’étranger et s’établissent dans d’autres pays. Pour les artistes non balinais, le voyage à Bali a provoqué des moments de bouleversement divers. Cette recherche essayera de confronter les apprentissages et les bouleversements des artistes balinais et non balinais pour essayer de comprendre les différents rapports au masque et à l’apprentissage de la danse. Pouvons-nous établir des lignes de transmission de ces pratiques ? Quels rapports ces artistes étrangers ont entretenu avec le topeng, avec Bali et les Balinais eux-mêmes ? Quelle est la perception de certains artistes balinais de ces étrangers ? Les différents aspects de la notion de taksu, couramment traduite par « présence de scène », seront approchés, pour essayer de comprendre les enjeux liés à ses différentes formulations. Finalement, pour moi, le voyage à Bali a signifié une transformation de ma cartographie personnelle, un changement de perspective m’amenant ainsi à repenser ce binôme Orient-Occident, tant présent dans les discussions concernant l’Asie. === Personal accounts of certain Balinese and non-Balinese artists are the point of entry of this research conducted on practices of the Balinese topeng art form, as well as the intercultural issues often emerging in such experiences. In the theatrical milieu, Antonin Artaud’s narrative-testimony would found the bases for the creation of a Balinese imaginary and its multiple performative manifestations. Beginning in the 1970s, many theatre artists voyaged to Bali to learn in loco about these different artistic manifestations, specifically topeng. Inversely, certain Balinese artists would voyage abroad, establishing themselves in other countries. For non-Balinese artists, the trip to Bali has prompted different types of upheaval. Such disruptive moments have been described as instances in which otherness is directly perceived. This research addresses the learning processes and the upheavals of Balinese and non-Balinese artists, attempting to understand the different links to the mask and to the teaching and learning of dance. Can we establish the means in which these practices are transmitted? What relations have foreign artists maintained with topeng, with Bali, with the Balinese, themselves? How do certain Balinese artists perceive foreigners? The different aspects of the notion taksu, frequently translated as “stage presence” will be analysed to better comprehend the issues surrounding its diverse formulations. Finally, engaging a personal viewpoint, my own voyage to Bali signified a transformation of my cartography, a change of perspective that permitted rethinking the binary East-West, which is so predominant in discussions concerning Asia.
|