L'esthétique des passions et leur régulation stoïcienne.

Lorsqu’il s’agit, aujourd’hui tout comme hier, de se mesurer à l’art de vivre des stoïciens, dans cette mise à l’épreuve de cette philosophie et de ces dogmes autant que de nous-mêmes, il convient de nous assurer d’un style, lequel sera assumé comme une méthode ; et cela, afin de provoquer cette alt...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Gagin, François
Other Authors: Paris 8
Language:fr
Published: 2016
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2016PA080106
Description
Summary:Lorsqu’il s’agit, aujourd’hui tout comme hier, de se mesurer à l’art de vivre des stoïciens, dans cette mise à l’épreuve de cette philosophie et de ces dogmes autant que de nous-mêmes, il convient de nous assurer d’un style, lequel sera assumé comme une méthode ; et cela, afin de provoquer cette altérité étrange, ces consonances et ces tensions qui ne manquent pas de s’installer au cœur de l’événement et du vivre philosophiques. C’est alors que la forme de l’essai épousera le mieux notre propos puisqu’il s’inscrit dans cette tentative moderne (depuis Montaigne) d’une assurance et d’une défiance de soi vis-à-vis de soi et, à la fois, vis-à-vis des pratiques étonnantes d’une subjectivité antérieure et déviante nous obligeant à rendre compte de ce que nous sommes. Cette situation, de fait, paradoxale nous amène à constituer un continuum fictionnel, mais qui a sa part de vérité fonctionnelle, dans la circonscription de la thématique envisagée : le champ de la sociabilité passionnelle et somatique du stoïcisme sera valorisé, dans l’essai de représenter ce que, pour eux et pour nous, signifierait l’attitude stylistique de composer l’imagination au service de la raison ; le refuge, chez Marc-Aurèle, dans la « citadelle intérieure » -le principe hégémonique- conduit et régule l’écriture d’une méditation à l’autre en sorte qu’elle ne se perde dans la transcription des émois du cœur et dans le vague à l’âme des sentiments diffus et chimériques ; mais l’effet thérapeutique se dissipe, une fois la méditation achevée. Hadot et Foucault dans leurs lectures conjointes, mais surtout différenciées, nous permettent de raviver cet art de vivre en mettant l’accent sur toutes une série de pratiques, d’exercices spirituels, sur cette tension entre l’expressivité somatique et thérapeutique au regard de la sagesse ou au regard de processus et de formes de subjectivation et d’éprouver, ainsi, une actualité littéraire, via le dandysme, à laquelle la formule l’esthétique de l’existence semble nous convier. === If we have to compare, today as much as yesterday, our lifestyle with that of the Stoics, in testing this philosophy and these dogmas as much as ourselves, we should adopt a style, which will be assumed as a method; and that in order to cause this strange otherness, the consonances and these tensions do not fail to settle in the heart of the event and the philosophical way of living. Then the form of the essay will best match our purpose as it is part of this modern attempt (since Montaigne) of assurance and suspicion in relation to ourselves and, at the same time, in relation to the amazing practices of previous and deviant subjectivity, forcing us to realize what we are. This, in fact, paradoxical situation leads us to constitute a fictional continuum, but it has a piece of functional truth in the realm of the envisioned topic: the field of sociability of passions and the somatic sociability of stoicism is valued, in trying to represent what, for them and for us, the stylistic attitude would mean, composing the imagination in service of reason; the refuge, in Marcus Aurelius, in the “inner citadel” - the guiding principle - leads and regulates the writing from one meditation to the next so that the writing does not lose itself in the mere transcription of the feelings of the heart and the melancholic, diffuse and deceptive emotions; but the therapeutic effect wears off, once the meditation is completed. Hadot and Foucault in their joint lectures, but especially differentiated lectures, allow us to revive this art of living by focusing on a whole series of practices, spiritual exercises, and on this tension between the somatic and therapeutic expression in view of wisdom or processes and forms of subjectivation and experience, as well as, a contemporary literary phenomenon, via dandyism, to which the formula aesthetics of existence seems to invite us.