Summary: | La présente thèse de doctorat est consacrée à la problématique du Néant dans les œuvres romanesques de Georges Bataille et Raymond Queneau. Une lecture comparée de ces deux auteurs ne semble pas a priori évidente tant leurs œuvres sont éloignées, aussi bien d’un point de vue thématique que d’un point de vue stylistique. Pourtant, les deux auteurs entendent faire du roman, et de la littérature en général, le lieu d’une expérience de pensée leur permettant d’envisager les problèmes fondamentaux de l’homme. C’est à ce titre qu’ils se confrontent au néant de l’existence, sujet d’angoisse qui suscite volontiers le vertige. Nous nous intéressons dans un premier temps à la constitution de cette expérience du Néant, en soulignant qu’elle relève d’une configuration de pensée aussi bien variée qu’hétérodoxe, reflétant l’émulation intellectuelle qui caractérise l’amitié de Bataille et Queneau. Dans une deuxième partie, nous nous interrogeons plus spécifiquement sur l’intérêt de l’écriture romanesque pour traiter de la question du Néant, en particulier au regard de la philosophie. La dernière partie aborde la problématique de la lecture qui permet de faire du Néant inscrit dans les textes une véritable expérience. Tout au long de ce travail, nous montrons ainsi la singularité d’une pensée littéraire dans le rapport problématique qu’elle entretient avec la philosophie. === This PhD work is devoted to the subject of Nothingness in the fiction works by George Bataille and Raymond Queneau. A comparative reading of those two authors is far from obvious in theory because their works are so remote from each other, from a thematic point of view as well as from a stylistic point of view. However, both authors are intent upon turning the novel, and literature in general, into a thought provoking place enabling them to face the fundamental problems of Man. It is for that reason that they address the nothingness of life, a source of anguish prone to provoke vertigo. In a first part, we will reflect upon the building of that experience of nothingness, by underlining that it derives from a frame of mind as varied as heterodox, mirroring the intellectual emulation that is a key feature of the friendship between Bataille and Queneau. In a second part, we will more specifically wonder about the interest of fiction writing to deal with the subject of nothingness, in particular in relation with philosophy. The last part focuses on the question of reading which enables to turn Nothingness inscribed in the texts into a real experience. Throughout this work, we thus show the uniqueness of a literary thinking in its problematic relation with philosophy.
|