Summary: | La présente thèse traite de l'appropriation de l'espace public par les femmes algériennes vu à travers le prisme des mobilités quotidiennes du nord-ouest algérien ; avec en filigrane, les stratégies de contournement des rigidités du quotidien et qui aboutissent à la création d’un espace social au féminin. Jusqu'à la fin des années noires, la place des Algériennes dans l'espace public n'était pas une évidence ; elle l'est devenue à présent, même si elle est encore contestée par certains. Il apparaît très clairement que les transports de voyageurs ont été l'un des vecteurs de l'émancipation féminine, nous entendons ici : le droit à l'égalité sociale. Son dynamisme, allié à une offre plus adaptée aux besoins, a facilité l'accès aux ressources émancipatrices : éducation, travail, vie associative, démarches de toute nature. Bien que son impact reste en général méconnu, tant sur le plan statistique que sociologique, il représente pour des millions de femmes le moyen de s'affranchir spatialement du carcan patriarcal. Certes, il n'en est que l'un des facteurs, mais sans son dynamisme, il y aurait eu un goulot d'étranglement social, dans une région où les déplacements pédestres sont limités par la faiblesse des aménagements piétons ainsi que par les contraintes climatiques. Quant aux trajets féminins en deux roues, ils sont quasiment inexistants pour des raisons culturelles. Bien que les Algériennes soient de plus en plus nombreuses à passer leur permis de conduire, elles sont encore très peu à se déplacer régulièrement seule au volant d’une voiture. C’est pourquoi nous avons considéré le transport de voyageurs comme « un fil conducteur » qui nous a permis d'observer les différentes facettes de la place des femmes dans l'espace public algérien. A partir des wilayas du nord-ouest algérien, nous examinerons la condition des femmes dans l’espace public. Quelle est la véritable conséquence des mobilités féminines sur l'évolution de la place des femmes dans la société algérienne ? Cette assise communautaire nouvelle, si improbable quelques années auparavant, peut-elle constituer une étape vers une métamorphose sociale plus profonde ? === The present thesis is about the appropriation of public space by Algerian women, as seen through the prism of their daily mobility in the north western region of Algeria ; with, just beneath the surface, the strategies of skirting round day to day living restraints which lead to the creation of a social space for women.Until the end of the « dark years », Algerian women’s place in public was not obvious; it is now, even if questioned by many. It appears very clearly that public transport was one of the vectors for women’s emancipation, meaning in this context: the right to social equality. Its dynamism, combined with an offer more adapted to people’s needs, made access to emancipating resources easier: education, work, community life, initiatives of all kinds. Although its impact remains generally unknown, from a statistical or sociological point of view, it represents for millions of women a way to liberate themselves from patriarchal shackles. Indeed, it is only one factor among others, but without its dynamism, there would have been a social bottleneck. In a region where journies on foot are limited by poor pedestrian facilities and climatic conditions. As to journies on two wheels, they are practically inexistent for cultural reasons. Even though more and more Algerian women arepassing their driving test, there are still relatively few using this means of transport.Starting with north-western Algerian « wilaya », we will examine the condition of women in public transport. What are the real consequences of women’s mobility on the evolution of their status in Algerian society ? Could this new community basis, completely unforeseeable a few years ago, constitute a step towards deeper social change ?
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