Quand les signes religieux font débat dans les arènes médiatiques et scientifiques : régimes de visibilité et reconfiguration des espaces publics dans les affaires du voile en France (1989-2010)

Cette thèse porte sur la construction médiatique de « l’affaire de la burqa » (2009-2010) et la problématisation scientifique de « l’affaire du foulard » (1989-2004) en France. Ces débats s’inscrivent dans une actualité marquée par l’émergence de projets d’interdiction du voile islamique dans les cr...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Cabral Arêas, Camila
Other Authors: Paris 2
Language:fr
Published: 2016
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2016PA020024
Description
Summary:Cette thèse porte sur la construction médiatique de « l’affaire de la burqa » (2009-2010) et la problématisation scientifique de « l’affaire du foulard » (1989-2004) en France. Ces débats s’inscrivent dans une actualité marquée par l’émergence de projets d’interdiction du voile islamique dans les crèches (2008-2015), sorties scolaires (2007-2013), entreprises et universités (2013-2015). Des faits divers aux lois, les affaires du foulard et de la burqa mettent au jour la conversion des débats médiatiques en affaires nationales, nous informant alors sur la construction d’un agenda juridique autour des signes de l’islam. Au regard de ce contexte, ce travail interroge la manière dont la mise en visibilité médiatique accrue du voile participe à la reconfiguration des espaces publics. Dans une approche sémiotique en communication, appuyée sur les méthodes d’analyse de l’image et des discours, ce travail conjugue l’étude de « l’affaire de la burqa » dans la presse et « l’affaire du foulard » dans les revues en SHS. L’articulation des arènes médiatique et scientifique se fait dans une perspective de recherche « archéologique » consistant à lire l’actualité (« affaire de la burqa ») à la lumière d’un savoir scientifique sédimenté durant vingt ans de publication en SHS sur « l’affaire du foulard ». Cette étude démontre que « l’affaire du foulard » a inauguré une problématique au sujet de la visibilité islamique, tandis que « l’affaire de la burqa » a posé une question inédite sur la spatialité des signes de l’islam. Ce travail a mis au jour deux paradigmes d’analyse (visibilité-spatialité) devenus aujourd’hui centraux pour la recherche en SHS portant sur le voile ou le fait religieux islamique sous le prisme des médias. === This thesis focuses on the media construction of the "burqa affair" (2009-2010) and the scientific problematization of the "headscarf affair" (1989-2004) in France. These public debates are part of media and scientific current events marked by the emergence of many projects banning the Islamic veil in nurseries (2008-2015), school trips (2007-2013), enterprises and universities (2013-2015). From news stories to laws, headscarf and burqa affairs reveals the conversion of media controversies into national issues, informing us about building a legal agenda around the signs of Islam. Given this context, this work examines how the increased media setting of Islamic veils visibility takes part in the redefinition of public spaces. In a semiotics approach, based on methods of image and discourse analysis, this work combines the study of the "burqa affair" through the press and the "headscarf affair" through the Humanities and Social Sciences journals. The articulation of mediatic and scientific arenas is approached from an "archaeological" perspective consisting of reading recent news events ("burqa affair") in the light of a scientific-knowledge sedimented during twenty years of HSS publications on "headscarf affair". This study demonstrates that the "headscarf affair" has opened a problematic view in relation to the Islamic visibility, while the "burqa affair" has set a new question on the spatiality of the signs of Islam. This work has enable to update two analytical paradigms – visibility and spatiality – that became central to contemporary research in HSS regarding the issue of the veil or Islam through the prism of the media.