Summary: | Cette thèse interroge la place des habitants et de leur jardin dans la gestion de la biodiversité ordinaire, à partir de trois communes situées au cœur de l'agglomération parisienne. Cette question nous conduit à nous intéresser à la sensibilité des habitants-jardiniers au monde vivant, à évaluer le lien entre cette sensibilité et les modes de jardiner et, plus fondamentalement, à envisager le rapport entre cette sensibilité au vivant, ces modes de jardinage et la biodiversité dans les jardins privés. Cette recherche s'appuie sur une base de données constituée d'une enquête par questionnaires (585), enrichie d'un matériau iconographique (110 photos prises par les enquêtés) et de 59 relevés botaniques effectués par des écologues. Nous montrons ainsi que les habitants développent une relation multidimensionnelle avec leur jardin dans laquelle la nature, l'ordre et l'esthétique occupent des places centrales. Au sein de ces rapports pluriels, on identifie comme biophiles des répondants qui justifient leur intérêt pour le jardin par une sensibilité à l'égard du vivant. Les jardins sont ainsi le support d'une relation particulière à la biodiversité caractérisée par des modes de jardinage plus respectueux du vivant. L'indicateur mis en place pour mesurer l'état de la Biodiversité Potentielle dans les Jardins (IBPJ) indique que les jardins forment aussi des espaces de biodiversité, surtout lorsque leurs gestionnaires sont considérés comme biophiles. Dans l'objectif d'améliorer la biodiversité dans les espaces verts privés, nous proposons de dépasser la connexion à la nature souvent préconisée, et d'encourager une connexion au vivant ainsi qu'une nouvelle esthétique du jardin. === This thesis investigates the role of inhabitants and their garden in the management of ordinary biodiversity, based on three towns located within the Greater Paris. This core issue leads us to explore the inhabitants-gardeners' sensitivity towards the living world, to assess the connection between this sensitivity and gardening techniques and, more fundamentally, to consider the link between this sensitivity towards the living, gardening practices and the biodiversity that exists in domestic gardens. This study is based on a database mainly composed of a questionnaire survey (585), enriched by iconographic material (110 pictures taken by the respondents) and by 59 botanical surveys conducted by ecologists. Thus, we demonstrate that inhabitants develop a multidimensional connection with their garden in which nature, order and aesthetics play a central role. Within these plural connections, we identify as biophilic the respondents who justify their interest for the garden by a specific care for the living. Domestic gardens are thus the support to a particular connection to biodiversity distinguished by gardening techniques more considerate of the living. We implement an Index to gauge the state of the Potential Biodiversity in Gardens (IPBG). This index reveals that gardens, areas undertaken by inhabitants-gardeners, are also areas of biodiversity, furthermore when their owners are considered as biophilic. With the aim of improving biodiversity in private green areas, we propose to overstep the connection to nature advocated in several scientific work and by governmental policies, and to encourage a connection to the living and a new aesthetic of the garden.
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